DE LA SUISSE. 79 tion particulière, confirma leurs libertés &: déclara les biens des Ducs d’Autriche dévolus à l’Empire : l’union perpétuelle des trois pays, fut par le fait & par l’exemple l’origine de la Ligue des Suiffes, &: fervit de bafe à tous les traités pofté- rieurs de l’affociation Helvétique. En moins de quarante ans, cinq autres Cantons accédèrent à ces traités, & cette pre mière confédération de huit Cantons a fubfifté pendant cent vingt-neuf ans jufqu’en Décembre 1481 , que les villes de Fribourg &: de Soleure furent admifes dans la même Ligue. L’Empereur Louis IV de Bavière donna (41 ) en 1313 aux trois pays un Gouverneur ou Juge impérial, dans la perfonne de Jean Comte d' Arberg & de Vallangin ; mais ce Prince recon- noiffant mit entièrement a couvert la liberté des Cantons en fixant l’autorité du Juge. Depuis cette époque les trois pays ont été gouvernés uniquement par des Magiftrats & Juges de leur choix; & leur entière indépendance, ainfi que celle de tous les Etats du Corps Helvétique, a été reconnue en 1648 au traité de Munftcr par les principaux Souverains de l’Eu rope. Tel cft le précis hiftorique de l’Etat libre des trois pays d’Uri , Schwcitz & d’Undenraldcn , avant la date de leur alliance perpétuelle : ce fommairc détruit les déclamations de quelques modernes qui ont ofé nommer cette Ligue une révolte, une conjuration contre la Maifon d’Autriche. La confir mation de leurs anciens privilèges par les Empereurs Henri VII & Louis IV de Bavière, prouve bien le contraire. Ce dernier Prince confifqua par fa Patente ( 41 ) datée de Franc fort le 3 Mai 1314, toutes les fermes, tous les droits & biens ( 41 ) Le même, ibid. pag. 2,99. (^z ) Le même, ibid. pag. 300-301.