74 TABLEAUX fe trompa dans fes combinaifons. Les trois pays toujours mémoratifs de leurs franchifes primitives, envoyèrent ( z8 ) dans le mois d’Avril 1301 à fa Cour le Baron Wcrner d’^r- tïnghaufen, Landamme Régent d’Uri, & le chargèrent de fol- liciter la confirmation de leurs privilèges, & la nomination d’un Baillif au nom de l’Empire, pour exercer la juftice cri minelle dans les cas qui pourroient arriver 3 mais le trop opiniâtre Albert refufa avec hauteur le renouvellement des immunités 3 a l’égard de la juftice criminelle, il renvoya les trois pays aux Baillifs Autrichiens de Lucerne de Rotenbourg : c’étoit une manière indirede de les foumettre à la judicature de fa maifon. Je ne détaillerai pas ici tous les excès auxquels fe portèrent les Baillifs qu’Albert envoya au nom de l’Empire dans les trois pays, ce détail aura place dans ihiftoircgénérale de la Suiflc. Je dirai feulement ici qu’Albert après avoir éludé la confirmation des privilèges, donna à ces pays pour juges, des hommes dont le caradère farouche ÔC inflexible devoit lafler leur fermeté ou les pouffer à un degré de réfiflance qui, fous le nom de révolu, fournirait un pré texte pour les opprimer. Il n’eft pas étonnant que l’orgueil indiferet de ces Officiers ait révolté des peuples Amples, mais flattés de la prérogative précieufe d’être Membres libres du Corps Germanique, &c attentifs à tout ce qui les menaçoit d’être affujettis a des maîtres particuliers. Le Chevalier Gesjler un de ces Baillifs, réfidant au château de Kuffnacht, fur le lac de Lucerne, fe fit un ( 19 ) ennemi dans la perfonne d’un des particuliers le plus confidérés, "Wcrner de Stauffachdont le père nommé Rodolphe avoit été autrefois Landamme du ( *8 ) Tfchudi, ibid. pag. 127 & fuiv. ( 2 s ) Le même, ibid. pag. 235 ôe. fuiv,