S4 TABLEAUX achetant Lucerne, avoir promis de laifler à la difpofîtion de J’Abbé de Murbach &c de fes fucceffeurs la nomination a la Prévôté ôc au Chapitre de Lucerne, mais après la mort de Rodolphe, le Duc Albert s’empara pour lui &c fes enfans, de toutes les feigneuries & fermes dépendantes du Chapitre. Le port d’armes des citoyens dans les villes, au fein de la paix, eft un ufage barbare qui nous vient du nord: les Grecs & les Romains n’étoient armés que lorfqu’ils alloient com battre leurs ennemis. Dans l’accommodement (8) qui fut fait le 4 Mai 1152., entre Arnold , fes fils Louis , Marquard &: Arnold de Rotmbourg, &; la ville de Lucerne avec laquelle ils avoient eu quelques différens comme Avoués du Monaftère de Saint-Leger, dépendant de l’Abbaye de Murbach, l'ade qui fut drefle , porte que Walter qualifié Minijler, c’eft'a-dire Ammann, le Confeil & la Commune, firent cet accommode ment avec les Avoués. On trouve dans cet acte la peine du Talion contre quiconque fe fera rendu coupable d’homicide. Le port d’armes offenfives étoit défendu dans l’enceinte de la ville, fous la peine de cinq livres, ou fous celle de l’exil pendant deux ans. Ce règlement eft rempli de conftitutions pénales, pour affiner la tranquillité publique ; il attache en outre par le tableau curieux qu’il préfente des moeurs & du çoftume du temps : c’eft proprement une tranfadion légi(la- tive entre le MonaftèreSe la ville de Lucerne. Tout eneftinté- refiant, jufqn’aux ( 9 ) fceaux dont cet ade eft revêtu ; il y en (8) Preuves N°. III. (9) Ces anciens fceaux ont été gravés, pag. 9-10 dans le Recueil des relies les plus remarquables d'antiquités en Suifle, par Jean MulUr, Ingé- nieur de Zurich, huitième partie, à Zurich 1777, i n - 4 . hg. avec le texte en Allemand.