4 o TABLEAUX devant elles ; mais les Affefleurs n’ont que voix délibérative dans les caufes d’appel, & le Baillif prononce la fentence. Les bailliages fé donnoient autrefois par l’éledion des fuffrages j mais il s'introduit de grands abus dans les follici- tations : un règlement fait en 1718, foumet la diftribution de ces emplois au fort. Cette loi, fi fingulière en apparence, fuppofe que le hafard eft moins aveugle que la faveur, &c que tous les Afpirans jugés une fois capables d’opiner dans le Confeil fouverain , doivent l’être aufli de toutes les com- miflions particulières, Son but étoit l’égalité dans la diftri» bution des emplois lucratifs 5 elle a produit un double effet dans la République. D’abord, en rendant la brigue inutile, elle a fait tomber la coutume de ces bruyans fçftins, de ces repas fuperflus, où au milieu d’une profufion fans choix, les acclamations les difputcs nourriffoient l’efprit de parti, où l’ambition commençoit fa carrière en s’aviliiTant devant l’orgueil en place. Je rapporte ici les réflexions de M, de Tfchamer. Ce changement effentiel dans les moeurs a influé fur l’économie & fur le caradère cle toute la nation. Un autre luxe a fuccédé k d’autres vices} mais il n’en peut être de plus méprifable que cet abrutiffement attaché aux plaiflrs de la table. En fécond lieu, la même loi, en rendant les Membres des Deux-Cent plus indépendans de la protedion des premiers Magiftrats, leur a donné une plus grande influence dans les affaires, & une émulation plus forte pour s’en occu per. Les délibérations du grand Confeil embraffant dès-lors plus de détails, les féances deviennent plus fréquentes & pluslom gués, &C l'ajfemblee s’introduifant mieux, ce font les termes de M. dcTfcharner, il doit s’y former plus de fujets propres aux divers département de Vadmïnif ration^ Les