DE LA SUISSE. 3 s J’ai expofé la manière ufitée de remplacer a Berne les Mem bres du grand. Confeil. Ainfi les Eleéleurs favorifent leurs pro pres parens dans leurs recommandations -, ils conviennent même entre eux de fervir les amis l’un de l’autre, dans le choix des Membres qui relient a être élus par la pluralité des voix. Ainii il faut néceffairement que tout le gouvernement foit circonf- crit dans un petit nombre de familles, & que les communs bourgeois n’y aient aucune part, à moins qu’ils ne puilfent y entrer, comme il arrive quelquefois, par la pluralité des voix, ou en époufant la fille cl’un Electeur. Il elt vrai qu’il y a plus de quatre-vingt familles qui fourniflent les Membres des Deux-Cent, & qu’il y a bien des endroits en Suijfe où le gouvernement eft renfermé dans un nombre de familles encore plus petit. Mais l’étendue d’aucun autre Canton ne peut être mile en parallèle avec celle de l’Etat de Berne. Le nombre refl’erré des familles habiles au gouvernement de Ber ne , comparé avec l’étendue de ce Canton, eft très-inférieur à celui des familles qui gouvernent tout autre Canton beau coup moins confidérables. J’ai parlé des deux chefs qui font à la tête du gouvernement de Berne, &: qu’on nomme Avoyers en françois ; leurs emplois font à vie, &c ils les exercent annuellement tour à tour. Celui qui eft en charge eft appellé YAvoyer régnant-, il préfide au grand &c au petit Confeil, & propofe les matières qui doivent y être débattues -, il garde les fceaux que l’on met à tous les ades ôc’autres inftrumens publics ; enfin il eft le principal Magiftrat auquel s’adreftent toutes les perfonnes qui ont quelque affaire à traiter dans l’un des Confeils. L’autre Avoyer, qui eft hors de charge, n’cft que le premier Sénateur en rang, jufqu’à ce que l’année foit expirée -, alors il prend les fceaux du premier, E a