Il TABLEAUX & ce fut un prélude de la réformation que le Sénat ou petit Confeil ne favorifoit pas affez au gré de la bourgeoifie. Aujour d’hui cette éleélion fe fait d’après un plan fort combiné, qui a pour but d’empêcher les effets de la brigue par un mélange du fort. Ce Confeil ou Sénat eft compofé des deux Avoyers des deux Quejîeurs ou Tréloriers, des quatre Bannerets ou Tri buns , de dix-fept Confeillers, & enfin de deux Confeillers fccrets, qui, fuivant la date de leur élection, fuccèdent aux places vacantes dans le Sénat. L’office de ces derniers eft: de veiller dans les délibérations des Confeillers, afin qu’il ne fe paffe rien contre les conftitutions du gouvernement. S’il y a lieu de fe plaindre de dénégation de jufticc , ou d’autres abus importans, les Membres du grand Confeil peuvent par me- nitoire faire propofer l’affaire par le canal d’un Confeillcr- fccrct. Voici le titre tant du Confeil Souverain que du Sénat : Magnifiques , Hauts & PuiJJans, Souverains Seigneurs. En Opinant, les Membres des Confeils donnent même à l’affemblée celui de Vos Excellences. Il n’y a rien de diftinétif dans l’habillement des Magiflrats, qu’un chapeau plat, dont le bord eft arrondi Sc bordé en franges, &: que portent les Membres du Deux- Cent ; celui des Sénateurs a le fond fort rchauffé : le premier eft appellé Barctte, le dernier PeruJJe, L’Avoyer qui préfidc au grand Confeil, porte fur fon habit un furplis fort court, fait d’après une très-ancienne mode. L’on peut ( 14) dire dans un fens limité, que le grand Con feil a le pouvoir législatif, &: le Sénat le pouvoir exécutif. Le Sénat ( 1 y ) fe perd dans le grand Confeil, n’a aucune exif- tence pendant que celui-ci eft affcmblé. ( 14 ) L’Etat & les Délices de la Suifle, T. II. p. 88. Bâle 17^, in ^- Kg. (jj) Ecoutons un moment raifonner M. P Hilbert dans fon Hiftoire dûs