DE LA SUISSE. qu’à flatter la populace & à humilier la Magiftrature, refusè rent au Maréchal l’entrée dans leurs affemblées. Des troupes de payfans s’étant introduites dans la ville &: s’étant emparées de quelques - unes des portes, la Bourgeoise prit aufli les armes pour défendre fes Chefs. Dans cette crife, dont Albert, ou par avarice ou par incapacité, fut le promoteur; un Légat du Pape, le Duc Louis de Savoie & la Régence de Berne intervinrent comme médiateurs , ils perfuadèrent aux Ci toyens & à la faûion oppofée de mettre bas les armes. Outre cela la créance du Duc Louis n’étoit point payée. On follicita inutilement la reftitution de quelques prêts, auprès du Duc Albert que fa mauvaife conduite a fait furnommer le prodigue ; il fallut recourir à des emprunts chez les particuliers pour acquitter la dette publique. Toutes ces vexations & ces troubles fe pafsèrent en 1450. L’année fuivante, le Duc d’Autriche voyant prefqu’anéanti le foible refte d’une autorité dont il venoit d’abufer, forma le projet bifarre de n’abandonner fes droits fur la ville de Fribourg, qu'après avoir eflfayé de la fpolier de nouveau. Dans ce delfein, le même Turing de Hallweil prend les avances, pour annoncer aux Fribourgeois l’arrivée de leur Souverain, Mais afin de mieux contenter cette fois la vanité ou la cupidité du Prince, on fait des préparatifs pour une réception plus écla tante. Le Maréchal raflemble l’argenterie de la ville; après quelques jours de délai il feint d’aller au-devant du Duc,, fuivi d’un cortège des principaux Citoyens. Un détachement qu’ils rencontrent , l’entoure. Alors Turing de Hallweil Ce tournant vers les Fribourgeois, Monfeigneur le Duc, leur dit-il # n’ira plus che\ vous. Par cet acle (zj) q ue j’ a i orc L re de vous remettre y (zy ) Cet acte étoit daté du jeudi avant le Dimanche des palmes 1450 , on