302, TABLEAUX leurs fujets de fe faire aggréger a la Bourgeoifie, & réclamoicnt en général contre les vexations des Seigneurs fur leurs reftor- tiffans. Le Duc ne fc contenta pas de condamner la conduite des Magiftrats & des riches parmi lefquels il avoit les parti- fans les plus fidèles, il reprocha avec humeur au Confeil de ne lui avoir fait que les préfens d’étiquette. Avant fon départ il convoque le Confeil, le cafte d’autorité, établit un nouvel Avoyer & un nouveau Confeil, dans lequel quatre feulement des anciens Confeillers font admis. Il fait emprifonner les Magiftrats , & leur fait promettre par ferment de fe rendre, fur la première citation , a Fribourg en Brifgau. Arrivés quel que temps après à cette réfidcnce, ils font arrêtés de nouveau &: rançonnés. Cette févérité d’Albert loin de fatisfairc le peuple de Fribourg ne fervit qu’à l’enhardir. Il menaçoit encore de prendre fur les biens des Magiftrats difgraciés la fournie promife au Duc de Savoie pour prix de la paix ; cette fournie montoità quarante mille florins payables dans le terme de 'quatre années. Quand le nouveau Confeil avec le Corps des Deux-Cent &: un Comité nombreux de la Bourgeoifie fous la préfidence de Thuring de Hallweil, Maréchal du Duc d’Autriche, ofa ordonner une nouvelle contribution, les vingt-fept paroilfes de la banlieue ou de l'ancien territoire s’y refusèrent avec menaces. Dans ce moment périlleux, les par^ ticulicrs les plus riches fe retirèrent en lieu de fureté. Un d’entre eux, qui, fur un fauf-conduitdu Confeil, ofa repa- roîtr c, fut pendu par ordre du Maréchal. Alors les Confeils,, convaincus que le Duc &c fon Repréfentant ne cherchoicnt On y verra le détail de la Tragédie qui fut jouée à Fribourg, à la fuite de l'entrée du Duc Albert, Tragédie qui plongea la ville dans la plus grande 0éfolation.