DE LA SUISSE. i 77 lègues & leurs Supérieurs ne peuvent qu’époufer leurs fenti- mcns, leurs intérêts, leurs pallions, tandis que c’étoit le feul intérêt du peuple qui devoit les guider. Le peuple, qui n’elt pas capable de fc gouverner lui-même, cft néanmoins alfez éclairé pour choilir ceux qui font les plus dignes de fa confiance; & fans ce droit'il ne pourra jamais s’aflurer de la part de fes Supérieurs le refpeét qu’il a droit d’en attendre.D’ailleurs les intérêts de famille & les fervices mutuel lement rendus ont des influences trop marquées dans ces élec tions. On regarde comme la plus noire des ingratitudes de ne pas donner fa voix a celui qui a donné la iienne, foit a vous, foit a quelqu’un des vôtres dans une autre occalîon; &c c’ell une abfurdité que d’en difpolcr autrement que d’une façon qui puilfe attirer des fufFrages &c du crédit à votre famille. Les autres Confeillcrs d’Etat qui font proprement les Sénateurs ou les Echevins, font élus par le grand Confeil par l’opération fuivante. Tous les Membres préfens de ce Corps, a l’excep tion de ceux de la Tribu de celui qui doit être remplacé, tirent des boules dont la moitié font noires ; ceux qui en rencontrent de pareilles, n’ont point de fuffrage pour l’élec tion. Les boules blanches que les autres ont tirées, marquées des nombres i, 2., 3, 4, J - , alïignent à chaque Electeur , la clalïc dans laquelle il doit voter. Chaque clafle nomme à la majorité des fufFrages, &: le fort décide entre les fix Candi dats. S’il n’y a que lîx ou s’il y a moins de Prépofés d’une Tribu qui foient éligibles pour une telle place , c’ell encore le fort qui décide fans autre forme préalable. Il cil difficile, comme l’obfcrve l’Auteur (17) du diction- naire (18) géographique , hijlorique & politique de la Suffi y imprimé ( 17 ) M. de Tfcharner de Berne. (18) T. I. pag. 83 & luiv,