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les Confeillers d’Etat & les Membres du grand Confûl, attachés à une Tribu , s’aiTemblent le lendemain de la mort de leur collègue : ils tirent d’abord a deux reprifcs des boules, qui , marquées des nombres i, z, 3 > 4> 1 aflignent a chacun les deux claflcs dans lefquelles il faudra voter. Après avoir prêté ferment de ne donner leur fuffrage qu’au plus recom mandable & au plus digne , chacune des flx claftes propofe à la majorité des voix un fujet ; & c’eft le fort alors qui décide entre les fix Candidats. Dans le nombre de fes quatre Con- feillcrs, chaque Tribu en a deux qui la repréfentent particu lièrement dans le petit Confeil, &; qui dirigent alternative ment les affaires de la Tribu 3 leur titre eft celui de Meijler ou Tribun -, ils font choifis comme les Reprefentans par les autres prépofés de leur Tribu. On dit que cette manière d’élire pèche auffi par pluficurs endroits. En effet le fort qui décide abfo- lument entre fix Prétendans eft dangereux, en ce qu’il ne tombe que trop fouvent fur le moins digne. D’ailleurs l’hom me le plus digne perd de fa confidération , lorfque le public en connoit nombre qui lui font inférieurs & qui auraient pu l’emporter fur lui ; &r ne peut-on pas dire que c’eft avilir en quelque façon les dignités elles-mêmes, lorfqu’on voit beau coup de perfonnes de mérite en être exclues, tandis que des gens dépourvus de tout ce qui pourroit les rendre recomman dables en font revêtus? Il y a enfin un inconvénient beaucoup plus grand que tout cela ; c’eft que les Magiftrats & fur-tout les Reprefentans du peuple adoptent leurs Collègues. Ce choix ne devroit-il pas uniquement appartenir au Citoyen ? Le caradère le plus eflcnticl du Citoyen confifte dans le pouvoir de confier a qui il trouve bon, le droit de le repréfenter &: même de le gouverner. Les Reprefentans adoptés par leurs Col-