DE LA SUISSE. i 7t OU. à la Chaffe de l’Oifeau, & III. Zum-Greifen , au Griffon ; ce font proprement les trois quartiers du petit Bâle. Telle eft la diftribution de toute la Bourgeoifte de Bâle , & la bafe de la conftitution de la République. On prétend que cet arrangement eft défectueux a plufieurs égards. Ce n’eft pas la qualité de Citoyen , la feule çefpec- table dans un Etat libre, c’eft celle de Mercier, de Tailleur , &c., qui afligne à fes Membres le droit important de gou verner & de repréfenter le Corps entier de la Bourgeoifie j cela fait que fouvent ils s’attachent plus aux intérêts de leur Corps de métier, qu’à ceux de la République entière : il ne paroît pas moins certain que de cette manière l’entrée du Confeil eft néceflairement ouverte à nombre de gens peu inftruits & fans la moindre capacité. Il faut avouer cependant que dans le nombre & fur - tout parmi ces Artifans, il fe trouve d’excellentes têtes & des hommes refpe&ables : cette diftribution femble enfin pécher par une difproportion énor me. Il y a des Tribus comme celle du Safran, qui compofées de plufieurs centaines de Citoyens, ne fourniffent que feize Membres au Gouvernement , tandis que d’autres comme celle des Pêcheurs, réduite à moins de trente, en fourniflent autant. Cette inégalité eft d’autant plus frappante, que la Tribu du Safran, & quelques autres qui font dans le même c,as, font compofées de la fleur de la Bourgeoiüe. La manière dont les Rcpréfentans du Peuple, ou les Membres du grand Confeil, auftî bien que les Confeillers d’Etat , s’éüfcnt depuis les années 1697, 1718 &C 1740, rend cette diftribution beaucoup plus défavantageufe encore. Les places du grand Confeil, vacantes dans les Tribus, font remph cS P ar l’opé ration fuivante. Tous les prépofés d’une Tribu , c’eft-à-dire, M m 1