DE LA SUISSE. 14 j les s’en fuivent ; les ireggifois, qui d’alliés font devenus fujets de Lucerne, fe vengent pleinement de cet a&e de violence. Déjà une troupe de jeunes guerriers de Lucerne s’apprête pour dompter les audacieux Gerfoviens \ déjà le bruit de l’armement fe répand dans les trois Cantons d’Uri, de Sclweitz & d’Undcr- walderi. En alliés &: en bons voifins ceux-ci fe hâtent d’étein dre l’cmbrâfemcnt ; ils déclarent nettement'aux Gerfoviens qu’ils doivent fe foumettre à la teneur de la Sentence. Dans cette crife , les Gerfoviens déconcertés, mais toujours récalcitrants pour le paiement des frais , fupplicnt les trois Cantons ( c’étoit au temps du Carnaval ijoS), d’intercéder pour eux auprès de la ville de Lucerne, avec inftances pour le relâche ment de la moitié des dépens qui montoient à trois cent florins, fomme alors confidérable & encore plus accablante pour les pauvres Gerfoviens. Mais les Lucernois, mémoratifs de l’affront & fe tenant littéralement a la fentence, refusè rent tout rabais. Qu’en réfulta -1 - il ? les Députés des trois Cantons interceffeurs dévoient être rendus à Lucerne le mardi après le jour (16) de Saint-Laurent, les Gerfoviens avoient promis folcnnellcmcnt & itérativement d’y envoyer en même-temps une députation fuppliante. Les Cantons efpé- l'oicnt que cette requête défarmeroit le courroux des Lucer nois & les porteroit â fe relâcher d’une partie des frais. Mais quelle fut leur furprife, en apprenant que les Gerfoviens n’a- voient envoyé pe'rfonne de leur part â Lucerne ! Ils en furent vivement indignés. On peut juger quelle fin eut cette efpècc de tragi-comédie : les Gerfoviens, bafoués par les trois Cantons, fe virent forcés dans leur dernier retranchement. Ils payèrent ( 16) Qui tombe le 10 Août. Hh 2