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DE LA SUISSE. z i9 dans de profondes recherches fur l’origine du nom de Gerfau ou Gerifau, anciennement Gerfovje. Je defcendraiàdes tems moins reculés que ceux des Celtes. L’Anonyme, Moine de Mûri, qui rédigea vers l’an 1150 les actes de fon Abbaye, après avoir (y) parlé d’un fond de terre fi tué dans le diftrid de W-eggis ( in TFati- gijfo), fait mention des poffeffions que le Monaftère avoit à Gerfau , ad Gerifouw. Il dit que l’Eglife & le village de ce nom ( Ficus ) appartenoient autrefois en totalité à fon Monaftère, mais que de fon tems le Monaftère n’en poffédoit plus qu’une partie. Il détaille dans le même endroit la manière dont les Moines faifoicnt la recette de leurs revenus à Gerfau.Elle confif- toit en fromage, en laitage ( Seracia ), en chair, en poiffon, en bétail gros & menu, en draps, laine", feutre (fdtros), en cuirs, en peaux, en noix, en pommes & en argent. Les Comtes de Hahfpourg, Fondateurs & Avoués de l’Abbaye de Mûri, reti rèrent avec le temps une partie des biens qu’elle avoit à Gerfau ; il ne lui en reftoit qu’une portion en 1303 , à l’époque du terrier de la Maifon d’Autriche, dreffé cette année par le /n-4. tig. M. Bochat prétend que Gerifau, dont le nom fe prononce Gerfau , fut ainti nommé par les Gaulois à caufe de fa fituation proche du lac. Ger fignifioit en leur langue proche , le long-, & SAN , mer, lac, riviere, eau. L’étymologie de Gerfon village près de Rethel en Champagne, & dont le célèbre Jean Gerfon , Chancelier de l’Univerfité de Paris prit le nom , n’a pas d’autres racines. Saon & Son défignoit une riviere : de-là le nom de Gerfains, village de Champagne près de Bar fur-Aube. ( J ) Acla fundationis Murenfis Monafterii ; pag. 76-77. eût. Kopp. Seracium ,feracia , fignifie proprement ferum lattis , le feré ou la férofité du lait. Voyez ce mot 6e le fuivant dans le Gloflaire de Ducange. Felcrum , filtrum , filtrus , Vheltrum , eft le feutre , étoffe comme celle dont on fuit des chapeaux, en Allemand Fili ; on dit feutrer des laines, filpen. On trouve le terme Filtras dans une chartre de l’Abbaye de Saint-Gall, dattée de la troiffème année du règne de Childeric qui avoit commencé en 742 ; voyez Goldafti. Rer. Alamannicar. Scriptores, T. U. Farte I. N°. LVIU, pag. 44. Francofurti ï66i , in fol.