zj 8 TABLEAUX » tre ! tes Juges font tous des hommes qu’on connoît, on peut » juger par foi-même de leur capacité. Le procès ne peut être » ici que très-court & a peu de frais. La partie peut dire : Les » Juges font de mon efloe. Je dois attendre tout bien d’eux. Un pareil » gouvernement a -1 - il quelque rapport avec des Etats plus » confidérables ? quelle nuée d’Avocats, de Juges fubalternes, » d’Employés, de Commiffaires & d'autres Alfaillans n’accable » pas ailleurs le plaideur, avant même que l’affaire foit portée » devant le Souverain ? & le Souverain y eft-il toujours parfai* « tement inftruit de l’affaire ? combien de fois n’eft-elle pas » dénaturée avant qu’elle parvienne au trône ! combien de » fois l’injuftice eft: couverte de l’extérieur brillant du droit, » au point que le Souverain ne peut plus en faire la diftinc- » tion L Heureux les Gerfoviens puifqu’ils peuvent fe paffer de » Juges fubalternes Sc de leur cohorte tyrannique «? Mais l’Auteur de ce paffage a oublié d’y ajouter que depuis quelques années une forte de luxe, amenée par l’ai- fance, s’eft gliffée dans une partie du bourg de Gerfau. Des Commerçans de la Suiffe, uniquement attentifs à leurs fabri ques , peu mémoratifs des principes qui ont fondé & foutenu la liberté & la confidération générale de la Nation, & ne pouvant pas trouver chez eux affez d’ouvriers pour fuffire aux vaftes projets de leur cupidité mercantillc , ont donné aux Gerfoviens de la foie & du coton à filer. Cet exercice, plus digne du férail de Sardanapale que du champ de Mars, les énerve infcnfiblement, &: en leur offrant une aifance que leurs pères ne connoiffoient pas, les indifpofe peu-à-peu contré la vie agrefte & paftorale. Je n’entrefai pas ici avec le favant & infatigable M. Bochat (4) (4) Mém. crit. fur l'kifl. une. de la Suijfe , T. 111. pag. j 16. Laufunne 1745,