DE LA SUISSE. j. J7 » être comparé avec le plus foible de tous les Treize-Cantons * » mais on doit l’entendre du bonheur intérieur dont jouif- » fent les Membres d’un pareil Etat. Les Gerfoviens n’ont pa9 » d'ennemis : connoît-on quelque chofe de ce peuple ï fait-on >3 même qu’il exifte ? il y a mille SuifTes qui n’en ont pas » entendu parler. Les anciens propriétaires de ce pays ne » favcnt plus s’il exifte, & quand ils le fauroient & voudraient » renouveller leurs prétentions , comment pourraient - ils » arriver dans leur pays ? Les Gerfoviens font placés au centre » de la Suiffe, ils ont en face le lac des quatre Cantons Foreftiers » & a leur dos la montagne de Rigi. L’ennemi ferait premie- » renient obligé de terrafier les autres Cantons avant de pou- « Voir arriver a Gerfau. Et quand il y arriverait, les Gerfoviens » s’enfuiraient fur les montagnes par des fentiers inconnus,- » &c la ils fe moqueraient des ennemis. Telle cft leur forcej >> elle n’cft pas moins grande d’un autre côté. Ils n’ont rien à « démêleravce les autres Nat ions; ils n’ont pas befoin des Fran-* » cois , ils fe patient des Autrichiens, &: n’ont rien à débrouil- « 1er avec les Efpagnols, les Savoyards & les Hollandois. Ils * 11e font liés avec ces Nations ni par alliance , ni par traités, » ni par capitulation, enfin ils font exempts de difputer entre » eux auxquelles de ces nations ils veulent fervir. Il ne vient » pas d’Ambatladeurs ni de Miniftres près de la République de » Gerfau. Au refte les Gerfoviens n’ont pas d’autre foin que de penfer à eux, & fi la Providence leur accorde en pâturages, ” en beftiaüx & en poitfons fuivant leurs befoins, ils font con- * tens. Le Citoyen d’une pareille République n’eft-il pas heu- » reux ? Combien Gerfau eft grand dans la conftitutron de ton » gouvernement & dans l’ordre établi pour fes élevions ! quelle >3 précition ne règne-t-il pas dans l’appel d’un Tribunal a l’au*