DE L A' S U I S S E. u 7 loix , & d’être le prote&eur du peuple , des veuves & des abfens, & le controleur des tutelles. Nous n’entrerons pas dans des détails ultérieurs, ni par rap port aux divers offices civils & militaires auxquels les Confcils ont le droit de pourvoir, ni fur les diverfes commiffions infé rieures de police & de juftice. Cette fubdivifion de la puiflàncc exécutrice, cette échelle de l’adminiftration eft à-peu-près la même dans tous les Etats policés, avec cette feule différen ce que les fondions qui, dans les Monarchies, font confiées à des individus, font plus ordinairement, dans les Républi ques, attachées à des Collèges compofés de plufieurs Membres. Un établiflement important pour Genève , eft celui de la Chambre des Bleds ; il date de l’année 1618. L’Etat fit alors une avance de fix mille coupes de bled ; le refte des fonds a été formé par des emprunts pour un intérêt modéré. Cette com- miffion eft obligée d’avoir toujours foixante-dix mille coupes de bled en provifion dans fes greniers , & cinquante mille francs en caiflc ; les greniers font cependant plus ou moins remplis , fuivant la facilité de les approvifionner. Cette Chambre a le privilège de fournir les Boulangers. Obligée de maintenir le pain à un prix dont les variations ne fioient pas trop fubites ni trop onéreufes pour le peuple, il faut qu’elle fafle des profits pour balancer fes pertes. Un femblablc éta bliflement tendroit au monopole dans un gouvernement abfolu , & détruiroit tout commerce des grains dans un Etat plus étendu. Mais il n’cft pas fujet à de pareils abus au cen- tre d’un peuple libre & raflemblé dans une ville ; il paroît même etre néccflaire dans un petit Etat il'olé, dont le terri toire très-borné eft entouré de grands Etats où l’exportation des grains eft toujours précaire. Ff a