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USAGES CIVILS qu’ils rortilloient autour de leurs bras pour parer les coups : tels étoient leurs pavois & leurs targes. Les Scythes adoraient Mars, &: faifoient en fa fa veur des facrifices, dont les cérémonies étoient aufli fingulieres que barbares. Ses Temples (ce Dieu feul en avoir ) croient conftruits de fagots de farinent mis les uns fur les autres. D’un côté, le mur s’élevoit intérieurement en talut, de forte qu’on pouvoir y monter par-là. Au faîte de l’édi fice , qui étoit fort long , très large, mais peu élevé, étoit placée une vieille épée de fer qu’on regardoit comme la ftatuc.de Mars, &: à laquelle on immoloit tous les ans quantité de moutons <5c de chevaux ; enfuite on lui facrifioit le centième de tous les prifonniers de guerre : voici comment. Après avoir verfé du vin fur la tête de ceux qui dé voient être immolés , on les mettoit dans un grand vaifseau où on les égorgeoit, &c, les portant enfuite au haut du Temple, on verfoit leur fang fur l’épée. Cette cérémonie étoit fuivie d’une au tre qui confiftoit à defcendre ces viéiimes infortu nées , & à leur couper l’épaule droite, le bras, la main , & à jetter en l’air ces parties fcparées : cha cun fe retirait enfuite, laifsant les membres dans l’endroit où ils étoient tombés. planche 31. Il y avoir des Scythes en-deçà du mont Imaiis, qui étoient, dit-on, moins féroces que ceux au- delà de ce mont. Cependant on rapporte, parmi plufieurs de leurs traits qui tiennent de la cruauté, que l’un d’eux fit crever les yeux à fes efclaves,afin que rien ne pût les diftraire de battre fon lait. Le vêtement de ces Peuples étoit en effet moins bar bare que celui des Scythes d’en-delàde l’Imaüs. Il confiftoit en un corfelet A ceint fur l’eftomac d’une large bande de cuir B, un tonnelet D & des bottines fimples où tenoit l’efcarpin E. Quelques uns por- toient des camifoles écaillées en fer F fur une tu nique à courtes manches G , & des tonnelets H ; ceux-là étoient chaufsés de brodequins & de fan- dales I ; d’autres furmontoient leurs cafques de longues plumes K en guife d’aigrettes fur l’oreille. Souvent leur tunique fans manches, qui defcen- doit jufqu’au milieu de la jambe L, étoit retrouf- sée Sc ceinte d’une lame d’airain fous un couiîinet ET M I L I T A I R E S. 15 pofé à l’endroit de l’eftomac M. La plupart alloient fans chaufsure N, armés de la hache O, de la lance P, du carquois Q, de l’arc R, & du bouclier S, S. La façon dont ils contractaient leur alliance eft trop fmguliere pour n’en pas faire mention ; d’au tant qu’à peu de chofe près, elle étoit commune à tous les Barbares. Ils répandoient du vin dans un grand vafe de terre , frappoient d’un couteau , ou faifoient quelque incifion avec leur glaive fur le corps de ceux qui contractaient j & après avoir mêlé leur fang avec le vin, ils y trempoient leurs fléchés, leurs haches & leurs javelots ; ils mau- difsoient enfuite les parjures, & faifoient des im précations contre ceux qui rompoient l’alliance ; buvoient de ce vin, & en faifoient boire aux prin cipaux témoins qui les avoient accompagnés. C’eft ainfi , dit Sallufte, que les Romains en ufoient en vers les confpirateurs. Catilina diftribua à fes com plices un breuvage mêlé de vin & de fang, afin qu’ils fufsent plus fideles les uns aux autres. PLANCHE 35. Si l’on s’en rapporte au témoignage de Rubens, les Mafsagetes porroient à laCourdeThomyris, leur Souveraine, des efpeces de redingotes doublées de fourrures A , qui, recouvrant leur tunique , laifsoient à peine entrevoir la ceinture d’où pen- doit un riche cimeterre B. Ils étoient coëffés de bonnets à haute bordure de poil C, ou en forme de calotte , que furmontoient de longues plumes fixées fur l’oreille par un rubis D. Des bottines à demi-renvetfées fur la jambe, & terminées par des fouliers, formoient leur chaufsure E j ajuftement qui, pour le remarquer en pafsant, refsemble à celui des anciens Perfes F, mais que Rubens a confidérablement enrichi. Thomyris G eft vêrue comme toutes les Reines connues 5 fon diadème, fes perles, fon voile, fes riches étoffes, tout répond au caraétere & à la dignité de fon état. Nous nous bornerons à confidérer le couvre-tête, également commode, riche & fingulier, qui ferc à une de fes fuivantes tout à la fois de coëffure , d’ornement & de parafol H. Le Page I, qui releve le manteau de la Reine , n’eft ici tracé que pour donner une idée de la magnificence des étoffes K, connues alors chez les Peuples les plus barbares.’