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COSTUME DES ÉGYPTIENS. vent de chapiteaux pourfoutenir l’entablement D, D qu’on peut regarder comme une frife , où s’é lève une forte de petit belveder quarré E. Jugeons à l’afpeft du morceau d’architecbure placé au-def- fous F, F, que, s’il n’eft pas fi fimple ni auflî élé gant que le portique, il n’eft pas moins folide ni moins majeftueux : c’eft, à ce que l’on croit, l’en trée d’un temple du Dieu Pan , défigné parla chè vre G , fon attribut, qu’on voit au-defsus de la porte. A l’égard de la portion de colonne H , mi- partie de cannelures & de bofsages hiéroglyphi ques H j elle eft de l’invention de l’ingénieux Lai- refse (i). Il en a orné fon tableau repréfentanp Jq- feph reconnu par fes freres, PLANCHE 7I, Les monuments repréfentatifs du vêtement des premiers Egyptiens, font très-rares. C’eft d’après Luiken, Auteur fameux, que nous avons extrait les ajuftements qui paroifsent ne point choquer la vraifemblance, &: pouvoir convenir aux Artiftes. Tel eft celui de Pharaon A que nous retraçons ici. Ce Prince eft vêtu d’une robe à larges man ches, recouvert d’un riche manteau B, & coëf- fé d’un turban C, fait de bandes de lin tortillées, que furmonte une couronne radiale ; de fimples fandales D forment fa chaufsure. Il eft en conver- fation avec des Magiciens E, F, qui tâchent de le difsuader du merveilleux des opérations de Moy- fe. Ceux-ci, enveloppés de grandes pièces d’étof fes , couverts d’un pan de leur draperie & de di vers bonnets en forme de voiles ou en pain de fu- cre, font munis de baguettes, de cartes & de ta bles aftrologiques. Pharaon , environné d’un page I, & de foldats bizarrement ajuftés fuivant leurs divers états K, & tous également attentifs aux for- rileges des devins, en paroifsent fingulièrement occupés. Non loin paroît le laboratoire de phar macie L, où les Opérateurs du pays avoient cou tume de faire des expériences puériles qu’ils pu- blioient avec emphafe, dans la vue de féduire & de mieux duper le public. planche 7$: Les Magiciens jouoient un grand rôle en Egyp te. Pour faire illufion aux grands comme à la po pulace , ils employoient mille fortes de ftratagê- mes &c d’uftenfiles ; tamis A, caraéteres B, B , ta- lifmans de toute efpece C, C, D, D , ofseménts E, globes aftronomiques F , fiftres G , &c. Ils fe fervoient de baguettes, de houllines H , foit pour remuer les cendres dans les trépieds I, le feu dans les brafiers L , les herbages, les racines, les grai nes , M, M , M , dans les baquets N. Ils faifoient ufage de carafons O, de fébilles, de petits pots couverts T, & foudroient, avec des fyphons R , certains élixirs qu’ils confervoient avec grand foin dans des fioles ou dans des urnes étiquetées du fceau de la nation Q, pour accréditer leurs dro gues, PLANCHE 74. CETajuftement de Jofeph A pourroit fervir d’é poque pour les vêtements que, lors de fon régné, les perfonnes de diftinétion portoient à la Cour de Pharaon. Ce premier Mimftre étoit vêtu d’une double tunique B , C , dont une , beaucoup plus courte que l’autre, avoir des manches très amples. Il avoit pour manteau la riche clamyde des Grecs D ; fa cocffure ne différait de celle du Prince qu’en ce qu’au lieu de couronne il avoit de petites touf fes en toile E qui lui formoient un couronnement, &: que fon bonnet à l’afiatique étoit agencé avec des bandelettes en or, qui le contenoient. Il 11e portoit pour chaufsure que des fandales F, aux quelles , en hiver, on fubftituoit des fouliers faits de toile de biblos. Il étoit toujours accompagné d’u ne garde militaire & de deux Pages. Ceux-ci étoient cocffés d’une toque H & vêtus d’une courte tuni que I, fur laquelle defcendoit prefque à mi-corps une forte de fcapulaire K, L. Ses foldats avoient des cafques à double rondeur fur le derrière de la tçce M , à-peu-près comme certaines coeffures des Turcs N :ces cafques étoient quelquefois furmon- tés d’une efpece de plateau O, ou faits en forme (1) Excellent Artifte, peintre & Graveur, natif de Liège, & mort à Amfterdam. On a de lui un ouvrage Flamand fur la 'Peinture pratique, ' ^ de