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USAGES RELIGIEUX. des connoifsances puifées dans les livres facrés, il nous afsure avoir formé les principales décorations du Temple conftruit par le Roi fils de David, ne différé du corinthien qu’en ce que les feuilles du chapiteau font de palmier B , arbre très-commun dans la Paleftine, au lieu d’être d’acanthe C, plante que la Grece produit abondamment, 8c en ce que les vrais rapports, dans tous les membres de l’or dre , n’y font point afsociés avec exaétitude. Eh ! comment pouvoient-ils l’être ? Ils n’étoient pas en core trouvés. A l’égard de la forme générale & des principales parties B, C, D, E que nous expo- fons ici, afin que le Leéteur puifse en faire la com- paraifon , elles font fi refsemblantes entr’elles & à celles de l’ordre corinthien, que peu s’en faut qu’au premier afpeéfc l’œil ne s’y trompe & ne les confonde. On en peut dire prefque autant des co lonnes Jachin& Bos E, F, que le Prince avoit fait placer à la porte du veftibule qui précédoit immé diatement le Temple. Il y a plus, le P. Villapande prétend & prouve par l’Ecriture fainte, que c’eft d’après l’architeéture du premier Temple de Jéru- falem, que les Grecs ont imité l’ordre corinthien, dont ils fe difent les inventeurs, & qui ne fut trouvé par Callimaque ( i ) que plufieurs fiecles après le régné de Salomon. Au refte ces ordres , qui avoient les plus grands rapports dans leurs cha piteaux G , H, leurs bafes I, K, le fut de leurs colonnes L, M, &c. en avoient aufli dans les can nelures N , N , les oves O , les différentes rofet- tes P , Q, 8cc. dont on ornoit leurs divers mem bres } ce qui les rendoit encore plus conformes aux ordres connus & plus dignes d’une égale admira tion. On a placé ici la tête de Sérapis R, parceque des favants prétendent qu’elle a été le premier mo dèle de tous les chapiteaux connus. Fin des ufages religieux des Ifraélites. USAGES CIVILS ET DOMESTIQUES DES HÉBREUX. No s premiers peres furent créés fans vête ments : ils n’en eurent d’abord point d’autres que leur innocence. Elle empêchoit d’appercevoir leur nudité ; mais dès que le péché leur en eut fait fen- tir la honte, ils en rougirent 8c fe couvrirent de feuilles de figuier, jufqu’àce que Dieu leur donna des peaux de bêtes, pour fe couvrir plus décem ment. PLANCHE J T. L’industrie, fille des befoins, fuggéra à nos premiers patents de filer la laine de leurs trou peaux & le chanvre qui croifsoit dans leurs champs. Toute la nation Ifraélite fuivit leur exemple. Cha cun fe fit des tuniques A , des robes B , des man teaux C & des bonnets D , E, F. Nous ne favons (0 Callimaque, célébré Architc&c de Corinthe, ne vé cut que 450 ans après Salomon. On raconte qu’ayant vu par hafard un vafe autour duquel une plante d’acanthe avoit né gligemment élevé fon feuillage, il conçut l'idée du chapi teau corinthien ; mais on croie que cette première idée lui avoit étéinfpirée d'abord par le çalatus égyptien, efpcce de pas exactement quelles en étoient les formes ; mais on les devine , dit M. Fleuri, par les images qui nous relient de l’ajuftement des anciens peuples. Ils étoient ordinairement vêtus de long , comme font encore tous les afiatiques , & comme nous étions nous - mêmes en France , il n’y a que zoo ans. Leurs habits n’étoient que des pièces d'étoffes fans façon , où il n’y avoit rien à tailler ni à cou dre , 8c que l’on faifoit de la longueur de la per- fonne, mais de beaucoup plus de largeur & d’am pleur : ils fabriquoient même fur le métier des ro bes à manches , tout d’une piece 8c fans couture. Sous ces vêtements commodes, ils avoient une en tière liberté des mouvements de corps. La couleur blanche de la laine ou du lin, tirant fur le jaunâ- boifseau renverfé, autour duquel s’élève la plante du lotus, & qu’il ne fît que le perfeélionner d’après l’acanthe. On croie aufli que les cornes de bcllicr du Dieu Sérapis, qui porte I-c calatus pour cocfFure, lui avoit fuggéré la première ittvcc.- tion des volutes qu’il mit à fon chapiteau.