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COSTUME DES ISRAÉLITES. noifsance du pavillon ( i ) qui s’élevoit fur ce trô ne , on peut conjedurer qu’il étoit en forme de dais, accompagné de rideaux faits de la pourpre la plus précieufe de Tyr, découpes en feftons, d’où pendoient des glands d’or 5 du moins eft-ce là l’i dée que nous en donnent les repréfentations pit— torefques de plufieurs grands Artiftes. Le trône , la couronne , le feeptre , le diadème, font les at tributs ordinaires de la royauté. Pour cette raifon , on a afsocié au tribunal, d’où le plus grand Prince de l’orient rendoit la juftice, les couronnes des Rois d’Ifracl & de Juda K, L, leur feeptre M, M, leur diadème N : on y a joint le bandeau O, que la plupart des Hébreux attachoient à leur coè'ffu- re P. A l’égard de la Reine de Saba, qu’on voit dans une attitude d’admiration fur le devant de la planche Q, elle rappelle la réputation étonnante que la figefse de Salomon, fa piété & fa magnifi cence lui avoient faite chez tous les peuples de l’orient. Par un contrafte bien extraordinaire dans lin Prince auflî fidele à Dieu que l’étoit Salomon pendant les premières années de fon régné , il de vint prévaricateur fur la fin de fes jours. Les en- cenfoirs fumants jufqu’au pied du trône R, S, les idoles renverfées T, U, indiquent les égarements & l’idolâtrie dont il fe rendit coupable. PLANCHE Z9. Les Interprètes facrés font d’opinions diverfes fur la forme des Chérubins : ils s’accordent néan moins afsez unanimement à les préfenter fous la figure de jeunes hommes ayant plufieurs ailes. Ceux que Moyfe fit placer fur l’arche fainre en avoient deux, ceux que Salomon mit dans le fanétuaire du Temple A, B, en avoient fix, quatre autour des reins, deux aux épaules. Tous ces êtres hiérarchi ques avoient la forme humaine, avec la différence que plufieurs des Chérubins du Temple avoient des pieds de bœuf C. Dans la figure de ceux que décrit Ezéchiel, on trouve l’afsociation des têtes de l’hom me , du bœuf, de l’aigle & du lion D , E , ce qui peut être regardé comme autant de fymboles de la fcience, de l’aflîduité , de la promptitude & de la confiance des Chérubins : ils avoient, félon le Pro phète , quatre ailes autour de la ceinture, deux aux épaules, & huit au dos : un grand foyer de lu mière les envirpnnoit de toutes parts. Enfin ceux que vit Ifaïe F, & qu’il nomme Séraphins, avoient la figure d’un jeune homme avec fix ailes, deux lui couvroient la face , deux autres enveloppoienc le bas du corps, les deux autres lui fervoient à vo ler. C’eft un de ces Séraphins, qui, dans une vi- fion, lui purifia les levres avec un charbon de feu G pris fur l’autel d’or. planche 30. Nous avons peu de certitude concernant le genre d’architedure employé au Temple de Salo mon. On conjedure que cet édifice peut avoir été décoré delà plupart des ordres connus , pareequ’à- lors le corinthien , l’ionique, le dorique, Scc. étoient trouvés & même pratiqués , foit en Egyp te , foit en Grece , & que vraifemblablement le conftrudeur du faint afyle (2), ne les ignoroit pas. Il eft à préfumer (& perfonne ne le contefte), que ces ordres n’avoient point alors le degré d’élégance & de perfedionoù ils furent portés fous le régné d’Alexandre. Tous les écrivains conviennent aufli que , non feulement on n’y afsocioir aucun des or nements relatifs au paganifme, mais encore qu’on ne les ornoit que d’objets analogues au Pays, à la nation ifraélite & au culte du vrai Dieu. A ces ref- tridions près, l’architedure du Temple de Jéru- falem étoit pareille à celle dont tous les peuples ont fait ufage pour les plus magnifiques Temples de leurs Divinités. Telle eft l’idée qu’en donne le P. Villapande (3), ce Théologien-Architede, qui, par ordre du Roi d’Efpagne , avoir appro fondi cette matière, & dont le fyftême n’a été con tredit vidorieufement par aucun critique. L’or dre A , A, dont il fait la defeription dans fon fa- vant commentaire fur Ezéchiel, & que , d’après ( 1 ) Un pavillon s’élevoit au milieu du Palais de Salomon, & il y avoit fous ce pavillon un trône, d’où le Roi rendoit la juflicc. Fl. Jos. Liv. VIII a ch. ix. (1) Hiran, excellent Architcéle que le Roi de Tyr en voya à Salomon pour la conftruéfion du Temple. (3) Villapande , habile Jéfuitc de Cordoue , auteur d’un beau commentaire fur Ezéchiel, dont on eftirue fur-tout la defeription du Temple de Jérufalem,