VERRES DE VENISE ET MOSAÏQUE D r SALVIATI ij, rue de la Paix ’art charmant du verrier, qui jeta son plus bel éclat sur la Venise de la Renaissance, vient de prendre un étonnant essor, grâce au Docteur Salviati, qui l’a en quelque sorte galvanisé depuis quelques années. Grâce à lui le luxe de la table s’est aug menté de ces verres aux formes d’un goût si exquis, d’une légèreté si grande, de couleurs si variées et si harmonieuses qui égaient les services et leur donnent un caractère d’art recherché à la fois par les gourmets de belles et de bonnes choses. Les lustres en verres aux orne ments floraux tordus, pliés avec une admirable sou plesse, l’emportent depuis longtemps et sans peine en grâce et en gaieté sur les anciens lustres en bronze et cristal taillé à facette, d’une désespérante banalité. Le vin semble meilleur dans les verres qu’il a soufflés, la lumière plus belle à travers les lustres qu’il a filés. Le Docteur Salviati ne s’est pas borné à fabriquer des verreries qui rivalisent de beauté avec celle de l’ancienne Venise, il a retrouvé l’art de la mosaïque, si prisé des Anciens et à juste titre. N’a-t-il pas signé la plus grande mosaïque qu’on ait jamais faite et qui se trouve au Casino d’Aix-les-Bains. Cela explique le grand succès qu’a obtenu le Docteur Salviati à toutes les Expositions; à Amsterdam, par exemple, où il obtint une grande Médaille d’honneur et fut nommé Chevalier de l’ordre du Lion néerlandais. De semblables honneurs l’attendent certainement à Turin, où il vient d’envoyer de précieux bibelots, qui occupe ront la place d’honneur dans la rotonde centrale. Pour Paris, il vient de terminer les quatre Evangélistes placés dans l’église anglaise de la rue d’Aguesseau. Il nous est interdit par le manque de place de citer les merveilles accumulées dans son magasin de la rue de la Paix.