Prosper SCHRYVERS RUE JOURDAN, 233, A BRUXELLES ’est parmi les industriels véritablement artistes dont les efforts, le goût, le sentiment ont assuré la renaissance du fer forgé, si malheu reusement délaissé pendant une longue pé riode, que l’on doit ranger M. Schryvers de Bruxelles, l’un de ceux qui se sont approprié avec le plus de bonheur le secret des maîtres du genre. Dans ce pays des beffrois monumentaux, des clo chetons légers, des hôtels de ville si caractéristiques, l’artiste a devant les yeux les plus magnifiques modèles de rampes, de flèches découpées à jour avec une fantaisie inépuisable et une délicatesse qui a assoupli la matière la plus dure. Ces modèles: n’enseignent pas seulement; ils excitent l’émulation. Ceux qui, en 1874, ont eu l a bonne fortune de voir le bouquet en fer forgé qu’exposait M. Schryvers aux Halles de Bruxelles, ont pu admirer un véritable tour de force, tant ces fleurs et ces feuillages de fer semblaient, par leur souplesse, leur finesse de détail, leur légèreté paradoxale, un défi porté à la nature. La critique compétente fut unanime à dire que M. Schryvers. n’avait pas démérité des plus fameux forgeurs de fer du moyen-âge et de la Renaissance flamande, qui ont donné à leur pays et à l’Europe tant de belles oeuvres qu’on avait désespéré d’égaler. M. Schryvers est non seulement un artiste, c’est un érudit en la matière. Avec une science et une patience qui ne se démentent pas, il a entrepris de former une bibliothèque de tous les traités sur l’art de forger le fei, depuis le xiv c siècle jusqu’à nos jours. Il a mené à bien cette nouvelle tâche. Mais.