f 4 8 TABLEAUX » on facilitât les moyens de le gagner. L’Obfervation de M. Jc^i/z^pourroît être aufii appliquée aux aumônes qu’on diftribue dans les Cantons catholiques, aux jours des an- niverfaires fondés par les familles. Ces aumônes , fouvent très-abondantes, font vivre un grand nombre de fainéans qui, fûrs de les avoir aux jours marqués, fe tranfmettent les uns aux autres la certitude d’en jouir, & fe marient même dans cette confiance, fans fe mettre cependant en peine de gagner leur pain par le travail. Ne vaudroit-il pas mieux que les fondations pour les pauvres fulfent en majeure partie dirigées de maniéré qu’elles fervifient à faire appren dre des arts ou des métiers à la fois utiles à l'individu Ôc à la Société ? Quelqu’un a appliqué les vers fuivans d’un ancien Poète aux familles nobles & patriciennes de la Suiffe, qui font habiles au gouvernement. Le caractère desSuilfes, pareil à celui des Romains,doit allier les travaux de Mars avec ceux de Thémis. S’il falloit aux Romains prendre les armes pour la défenfe de la patrie , ils endolfoient avec ar deur la cuiraffe. La paix étoit-elle conclue, ils faifoient l’of fice de Juges, de Magiftrats; ils étoient ainfi toujours doci les au tems, aux circonftances. Le Barreau les occupoit pen dant la paix, & l’art de camper les exerçoit dans la guerre, Temporibus fcrvire dccet : qui tempora certis Ponderibus penfiavit, eum fi bella vocabunt t Miles eut : fipax , pofids toga gefiiet armis , Hune fora pacatum , be/lantetn cafira docebunt. Ovidius (14<?) ad Pifonem, (149) Illuflrium Poetarum flores per Oâavianum Mirandutam coIleiSi, p. 409. Lugduni, 1600, in 14. TIN du huitième Folume.