DE LA SUISSE. 485 mettre une cheville. C’étoit le bon mot d’un célèbre par- tifan (58) fur plufieurs opérations qui n’avoient manqué que parce qu’on n’y avoir employé que de foibles moyens. L’efprit de parfimonie, les vues bornées dans le calcul des événemens, renverfoient un plan qui dans fon prin cipe eût exigé des forces majeures. C’eft ainfi qu’en plâ trant un vieux bâtiment, le poffeffeur ne fonge pas qu’il s’écroulera faute de l’avoir étayé folidement. Une Répu blique compofée de parties diverfes, ne peut fubfifter qu’autant que le fondement fur lequel elle a été alfife , ne fera pas ébranlé par le choc répété delà défiance mutuelle. En vain imaginera-t-on des moyens momentanés pour raf fermir le bâtiment, s’ils font médiocres, ils ne peuvent être folides > il faut de grands remedes aux grands maux ,* c’étoit le dire d’un ancien obfervateur : il faut appliquer le vrai topique à une maladie qui annonce par fes fymp* tomes convulfifs une crife générale. Les Corps politiques ont leurs maladies comme les corps humains ; une fievre lente & périodique mine les complexions les plus robuftes. Lorfque de vertueux & de vrais patriotes conçurent en Si 1 le plan de raffembler tous les ans au mois de Mai , aux bains de Schin^enach, dans le Canton de Berne, l’élite des Magiftrats & Citoyens les plus diftingués, par leur patriotifme & leurs lumières, dans chacun des Etats du Louable Corps Helvétique, ce plan qui fut imprimé, fouf- frit d’énormes difficultés , quoique le but de la fociété (68) Jean-Chrétien Frifchcr, du Suntgau en Alface, Brigadier ès Armée* du Roi, fie dontM. Pinard a détaillé les fcrvices dans fa Chronologie hift- tique-miduire de P rance, tome ViU, p. pi , 5*8, Pans, 1778, w'4 •