488 TABLEAUX reflources qu’en fon économie; & Gènes, qui n’eft fu- perbe que par fes bâtimens. M. l’Abbé de Mably ((57) a fait les obfervations fui- vantes fur la Suiffe, & particulièrement fur le Canton de Berne : « Pourquoi les richefles n’ont-elles pas encore » porté dans la Suiffe les maux qui les accompagnent « par-tout ailleurs? c’eft que l’Etat ayant moins de be- » foins, peut n’employer que des moyens plus fimples » pour y fubvenir, & ne laiffe au Gouvernement aucun » prétexte pour fouler le peuple & détourner les finances » du tréfor. C’eft que les befoins de l’Etat étant médio- » cres, le Gouvernement, plus aifément gêné dans fes » opérations , n’a pu embrouiller l’adminiftration des finan- » ces, & en faire un cahos ; c’eft que des Magiftrats , » retenus par des loix fomptuaires, ne fentent pas la né- » ceiïité d’une fortune fcandaleufe pour être heureux; ?» c’eft que le Gouvernement étant toujours riche, parce » qu’il a peu de befoins, il lui a été plus facile de con- » ferver fes ufages antiques, c’eft-à-dire, de remplir fa ?» deftination naturelle , & d’être bienfaifant. Ailleurs » l’Etat appauvrit les citoyens , ici il vient au fecours de ?> ceux qui ont fouffert une perte ; il aide un citoyen a » rétablir fa maifon incendiée; il dédommage le cultivateur ?» dont une grêle ou quelque accident a trompé les efpé- » rances; il envoie à des eaux étrangères un infirme que » la médiocrité de fa fortune fait languir dans fa maifon ». O à il faudra it placer une poutre, on Je contente df (67) De la le'giflation, ou principes des loix, première partie, p, 150 , rji. Amftejrdam , 1776> in-n»