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480 TABLEAUX leurs jupons, qu’elles ont l’abfurde coutume d’attacher fi haut, qu’elles en parodient difformes. Les payfanes du Canton de Soleure portent toute l’année des chapeaux de paille finement travaillés, qui leur don nent un air coquet; ces chapeaux femblentdéjà annoncer le. printems durant les frimats de l’hiver. On les appelle en allemand fiheinchut, en latin peta^us ou pi/eus (y 5) fie ni nus , c’eft-à-dire, le chapeau de paille. Dans le Canton de Schweit6c à Egeri, dans celui de Zougj on voit les femmes du peuple, armées d’une pipe, fumer avec autant de volupté que les femmes Mofcovites. M. le Profeffeur Léonard Meijler , de Zurich , qui a voyagé en homme de goût , dans une partie de la Suiffe, n’a pas laiffé échapper à fa curioficé la diverfité des ha- billemens d’un Canton à l’autre. Par exemple, il obferve que ( y^) dans celui de Zoug il n’y a pas une grande diffé rence entre l’habillement d’une fille bourgeoife de cette ville , & celui d’une fille des trois Communautés exté rieures de Bar, Mençingen 6c Egeri. La bourgeoife fe diftingue par fon corjet, 8c la jeune viiiageoife , par fon corps ; la première porte un mouchoir de col en foie, ou d’une toile fine ; l’autre couvre fes épaules ôc fa gorge avec un large collet de toile. La fille du Citadin porte, tête nue, les cheveux treffés , au lieu que la campagnarde les cache fous un chapeau de paille. (53 )Scheinhut lignifie proprement un chapeau pour fe couvrir du foleil. Il eft mention du pilais faninus, ou chapeau de paille, dans la Chronique de l’Abhe à'UJperg ( lib. III, p. ccxx. Argentorati, 1540 , in-fol. ). (34) Petits voyages dans quelques Cantons de la Suifle , p, 11, Bâle, 1781 , i/j-11 , en allemand.