47 6 TABLEAUX l’Hanovrien Anifeas déclame (48) contre l’habillement des Bâloifes. « Il régné à Bâle une barbarie qui a fait de grands » progrès. Ici les jeunes filles font habillées d’une maniéré » aulfi uniforme que peut-être affeâoient autrefois de l’être » nos trifayeuies ; c’eft la même coupe gothique. Ici on » ne voit aucune de ces frifurés que l’art de nos Perru- » quiers diverfifie chaque mois, en créant pour ainfi dire » de nouveaux vifages j art qui leur allure l’immortalité. » Les plus beaux cheveux font rebroulTés tout plats en »» arriéré, & cachés, fous une coëffe d’étoffe en or ou en » argent, & cette coëffe n’elt pas plus grande que les « bonnets plats êc ronds de nos payfans, au moins en » a-t-elle prefque la forme , & telle que celle des bon- » nets ou calottes que les Abbés portent à Rome fous » leurs chapeaux. En un mot c’eft une coëffure fi peu » avantageufe, qu’elle fait tort aux plus belles. Ajoutez » à cela, ce qui eft encore aulfi trifte, qu’excepté les » bagues , le beau fexe n’ofe porter aucune pierreries, » pas même la moindre dentelle du Brabant ». Le même Auteur écrivoit de Soleure le 11 Oêtobre 1763 , à une Dame d’Allemagne , la lettre fuivante que je traduis aulfi de l’allemand. «Mais que direz-vous, Madame, » de la défenfe de toute mafcarade & de toutpicquenique a> dans Bâle ; il eft même défendu de donner à danfer à » huis clos dans fa propre maifon; on ne le permet » que lors des mariages , ôt encore dans deux occafions 9 » mais quelles occafions ? à un tirage public dans la falle (4S) Ibidem , p. 282. Cette citation eft traduite de l’allemand.