DE LA SUISSE. 47 y Du tems de Juvenal (46) , les femmes étoient coëffées à trois ou quatre étages. Tôt premit ordinibus, tôt adhuc compagibus altum Ædificata caput. I Chaque Canton, chaque ville municipale avoit autre fois un coftume particulier pour la coëffure & l’habille ment des femmes & des filles de fon diftriël; mais ce coftume a fouffert prefqu’autant de variations que les mo des en d’autres pays ; on pourroit en faire un précis hif- torique qui prouveroit que de tout tems l’empire des modes , ainfi que la mer , a toujours eu fon flux & fon reflux , malgré tous les réglemens fomptuaires que la lé- giflation leur a oppofés. J’ai vu en Suifle, dans plufieurs Cantons } des portraits de familles faits depuis plus de deux fiecles, & j’ai remarqué dans ceux des femmes que la coëffure & l’habillement des trifayeules & quadrifayeules 3 n’avoient prefqu’aucune relation avec la parure de leurs petites filles, & encore moins avec celles d’aujourd’hui ; & ce qui paroît fingulier, c’eft que ces variations ont eu diftin&ement lieu dans chacun des Cantons. M. Andréas, de Hanovre, a fait graver dans fon Voyage (47) de la Suifle, dix différentes coëffures. On y difîingue celles de Zurich, de Berne , de Lucerne, de So/eure, de Bâle , de Schwei*Zt de Fribourg & de Baden. C’eft un grouppe aflez bifarre que cet échaffaudage pittorefque. Voici comme (46) Satyra VI, verf. foi 6c foi, cum notis Farnabii, Amftelodami, ïéfo, in-xz , cum jig« (47) Page *8i. Tome VIII. O 00