DE LA SUISSE. 463 ceffé que depuis la mort de M. le Prince de Dombes, Colonel-Général des Suiffes, qui en avoir toujours per mis la continuation, regardant cette danfe martiale comme l’expreffion de l’ancien caraêtère de la nation. J’ai parlé dans la quarante - unième feêtion de cet Ou vrage , des tirages publics qui fe font dans tous les Etats du Corps Helvétique. Ces exercices fe répètent dans quel ques Cantons prefque tous les Dimanches & fêtes \ dans d’autres , à des jours prefcrits par le Souverain. Il y a des prix que donnent ceux qui ont l’année précédente obtenu des charges de la République. Les Curés, les Cha noines & les Prêtres qui ont été nommés à des Bénéfices, donnent aufli des prix dans l’année de leur nomination ; les Officiers au fervice des Puiffimces étrangères, lorf- qu’ils obtiennent des compagnies avouées de leur Canton refpe&if, ou des grades fupérieurs, donnent de même une gratification pour le tirage. Il y a. des Cantons où d’une année à l’autre on fait des tirages extraordinaires qui du rent pendant plufieurs jours , ôc auxquels font invités, par un avis imprimé, tous les tireurs des autres Cantons. Dans cet avis font fpécffiées la quantité des prix ôc leur valeur. Tous çes exercices entretiennent parmi les Suiffes l’ému lation, l’adrelfe ôc i’efprit martial. Il y a peu de pays en Europe où il y ait autant d’excellens tireurs qu’en Suiffe. Il eft fingulier de voir aux affemblées générales du peu ple dans les Cantons à’l/ri, de Sc/iweit^, d’Underivalden ôc di Appen^ell intérieur, non-feulement les Prêtres du pays , mais même les Capucins, dont la plupart font étran gers , affilier à ces comices , où l’on décide des affaires ma jeures de l’Etat, & où fe font les élections des premières