4<Î2 TABLEAUX on demande des foldats fuilfes au Colonel du régiment des Gardes, pour fervir ôc deffervir les plats, fans qu’il s’en foit jamais perdu aucun. Ces SuilTes font fi e.xaéls entr’eux, qu’ils tueroient un de leurs camarades qui au* roit volé. Olaus (22) Magnas a obfervé que les peuples du Nojd avojent entr’autres exercices la danfe de l’épée ôc celle à travers des cerceaux au fon des inftrumens, au tems du carnaval. Ces exercices ont été aufli fort en ufage en Suifle. Autrefois, tous les ans, dans la derniere femaine du carnaval, on voyoit à Verfailles ÔC à Paris , la da/sfe de l'épèe, ôc voici comment elle s’exécutoit devant le Roi & la famille Royale, ôc dans les hôtels des Princes du fang. Un détachement choifi de foldats des Gardes Suifies, marchoit gravement deux à deux au fon du tambour ; ils étoient élégamment vêtus en blanc, avec des rubans rouges aux bras, ayant les cheveux retrouffés fous un bonnet blanc, ôc orné de bandelettes rouges, tous en bas blancs > ôc ayant une écharpe rouge au tour du corps. ïls portoient tous le fabre nud fur l’épaule. La marche étoit ouverte par un Arlequin ôc un Scaramouche, tous deux aufïi fol dats. Ce dernier avoit un bras palfé dans un cerceau. Cette troupe , après avoir exécuté en cadence tous les différens exercices de la danfe de l'épée, terminoit le fpeétacle par une autre fcène, dans laquelle chacun paflfoit en danfant à travers du cerceau que tenoit le Scaramouche. Cet ufage annuel datoit de l’origine du régiment, ôc il n’a (zi) Hiftoria de gentibus feptentrionalibus, lib- XV , p» 128. Antuerpiæ, Plantin, i;88, «-8°, cum fg.