DE LA SUISSE. 4 3 r déterminée. Cet ufage entraîne un fâcheux inconvénient, il met le nouvel Officier dans la néceffité de faire valoir fa charge en proportion de ce quelle lui a coûté ; auffi, a-t-on obfervé que les Baillifs des Cantons démocratiques fe rendent plus fouvent coupables d’exaétions , que ceux des Cantons-ariftocratiques. Voilà l’abus qu’a blâmé un An- glois. Je me difpenferai d’apprécier fa remarque , je co pierai feulement la note (14) que faifoit, en itfSy , fur les Baillifs de Berne , un autre Auteur Anglois , Gilbert Burn'et, Evêque de Salifbury. « Ces Meilleurs dans leurs » Bailliages, dont quelques-uns s’appellent Abbayes, ne » fe contentent pas de piller les peuples , ils donnent allez » fouvent jufqu’à l’Etat, qu’ils n’épargnent pas plus que M les Sujets. C’eft ce qu'ils font pour l’ordinaire en grof- » lilfant les frais qu’ils font obligés de faire .pour le bien » du pays , dont ils fe rembourfent enfuire par leurs pro- » près mains fur les deniers publics donc ils font les re- » ceveurs, & qui fe trouvent par - là prefque toujours .» confommés. Ce qui fit dire un jour à M. ÜErlach. ,*fen » voyant uq de ces beaux comptes, que c’étoit une chofe » étrange que l’Abbaye ne pût pas nourrir les Moines. » Les Bannerets pourroient, en leur particulier, réfor- n mer cet abus s’ils le vouloient, tant leur pouvoir ell » grand ; mais par malheur ils ne le veulent pas ». On trouve de même dans plufieurs autres Relations, des forties fur les Baillifs de la Suiffe. Les exaétions qu’on leur a reproché peuvent avoir eu dans les temps leurs fon- demens , puifqu’on a vu plufieurs d’entr eux punis févé- . 1 ’ 11 1 (14) Voyage de Suiffe, d’Italie, ôte., p.$/, Rotterdam , x 6 *0, in-1 *-