DE LA SUISSE. 399 fes & de bons mots. Nous citerons en paffant celui de M. de Micheli ( mort Colonel d’infanterie à la fuite du régiment Roy al-Italien ), à qui une Dame de Paris difoit un jour qu’elle confommoic par année dans fa maifon au moins neuf cens livres de café; voilà, lui répondit-il, Madame, qui ejl bien fort de café. Nous avons défigné dans l’énumération des Savans & des Artiftes de la Suiffe, les Genevois qui ont fait honneur à leur patrie dans les fciences & dans les Lettres. Jean-Jacques Roujfeau y tient l’un des premiers rangs, quoique quelques perfonnes re prochent à fa mémoire d’avoir été PEratojlrate de fa patrie par fes Lettres écrites de la Montagne. Avant les derniers troubles, les Citoyens (4.6) de Ge nève jouifloient d’une liberté fans licence & d’une fécu- rité qu’ils ne s’étoient point procurée par les horreurs de la guerre. Le grand nombre des Gens de Lettres qui y font nés ou qui s y font fixés, les fortunes aifées & les difpofitions fociales des Genevois en général, faifoient de cette ville & de fes environs une douce retraite pour un homme dont l’efprit eft tourné à la Philofophie, qui ne veut que des délalfemens (impies & ordinaires, qui n’a aucun attachement décidé pour un pays plutôt que pour- un autre, & qui, fouhaitant de fe dérober au tumulte & au grand monde, cherche un afyle l'ûr & tranquille où il puilfe couler agréablement fes jours dans l’oubli des inquiétudes. Comme l’éducation efl à Genève auffi foignée que peu (46) M. Moore, Lettres d’un Voyageur Anglois fur la France, la Suii& 8c l’Allemagne, tomel, p. iz<j & f u j, v , Genève, 172* > «-8°.