DE LA SUISSE. 389 différences fenfibles dans les maniérés entre les Officiers qui ont fervi en France & ceux qui ont fervi en Efpa- gne ou en Piémont. Mais ces maniérés qui tiennent beau coup au local & qui fe caraélérifent par des dehors plus ou moins ouverts ou plus ou moins affetlueux , ont toute l’empreinte de l’honnêteté & le tonde la bonne compagnie. M. tiirfchflcd, dit dans fes lettres (30) fur la Suiffe , dans un paffage fur Soleure que je vais traduire; « fes habi- » tans font catholiques , mais il eft certain qu’en fait de » Religion on n’eft nulle part auffi tolérant & auffi rai- » fonnable qu’en cet endroit. Auffi cette modération re- » leve-t-elle beaucoup Soleure par - deffus les autres Can- » tons catholiques. Quand on paffe par Soleure , fans » avoir deffein d’y faire des connoiffances , on eft tenté « de croire que la ville eft peu peuplée & qu’elle renferme » peu de perfonnes de condition. On en jugeroit ainfi au » premier coup d’œil ; mais fi on veut fe rendre dans les » grandes affemblées de la nobleffe , on y trouvera un » choix très-agréable de perfonnes de l’un ôc de l’autre » fexe. Depuis long-temps on a obfervé que les Soleu- » riens font beaucoup plus polis , & fur - tout plus » prévenans pour les étrangers, que les habitans des autres » Cantons de la Suiffe ; & il eft vraifemblable qu’ils doî- s) vent une partie de leurs maniérés affables à la réfidence » que les Ambaffadeurs de France font en leur ville. —— » Ici il n’y a prefqu’aucun commerce. Comme le nombre » des familles habiles au Gouvernement n’eft pas confi- » dérable , on trouve parmi elles plus d’aifançe & de ri- (30) Tome I, p. 11 6c fuiv. édition de 176ÿ. Ccc 2