DE LA SUISSE. 3 8 3 en majeure partie tappanage du petit peuple. On reproche encore aux Fribourgeois un efprit de par- fimonie qui va jufqu’au calcul le plus minucieux ; il y a même un proverbe allemand qui dit qu ils pourraient divi- Jer en quatre parties un grain de poivre. Il eft sûr qu’ils portent l’économie à un point extrême. Audi, voit - on régner dans leurs maifons un ordre qui annonce l’œil at tentif du maître. Et il faut dire à la louange de leurs militaires , même les plus jeunes , que chez l’étranger ils n’affichent pas le goût pour la dépenfe ; qu’ils fe reftrai- gnent dans les principes d’une économie févere , &. que plufieurs d’entr’eux font des épargnes ; en cela ils different beaucoup des Officiers des autres Cantons 5 dont plufieurs fe ruinent au jeu & dans des dépenfes folles. On a obfervé, à l’égard des Fribourgeois qui fervent en France, qu’ils font ceux de toute la Suiffe avec les Genevois & les gens du pays de Vaud ôt du Comté de Neuchâtel, qui faifffi fent le plus vite les maniérés françoifes. Il leur refte ce* pendant prefque toujours l’accent de leur patois (27) prF mitif, parce qu’entr’eux ils le parlent communément pour n’être pas entendus des François ou des autres Suiffes. Ce Patois , dont j’ai dit un mot ailleurs , eft la langue (17) Ce patois fe fait aufli appetcevoir dans plufieurs Ouvrages impri més en françois à Fribourg. L'hiftoire des Heluêtiens, par feu M. le Baron à’Alt, Avoyer du Canton de Fribourg, qui a paru originairement en dix volumes, 8t dont on annonce un abrégé en fix volumes in-ii, n’eft pas exempte de la patavinité de la farine, qu’on pourra lui reprocher à auffi jufie titre que les Romains reprochoient au Padouan Tite-Live fa patavinité, c eft- à-dire, plufieurs mots 8c phrafes qui étoient en ufage dans les environs de la ville de Paloue. Voyez le chapitre XXV de nos Tableaux topographiques i qui a pour titre : Langues ufitées dans la Suiffe. / " ?! f # I W.. ■