DE LA SUISSE. 371 voir de quel côté eft le droit, doit néceffairement ne le chercher que du côté de Ton ami & de fon parent; auffi eft-il inconteftable que cette prérogative eft infiniment pernicieufe à ces pauvres gens qui s’en glorifient. On ne penferoit pas que des fujets qui jouiffent d’aufii beaux privilèges , fuffent ferfs ou main-mortables, ôc qu’à la honte de l’humanité cet affreux nom fût encore connu dans le pays de la liberté. Il en eft pourtant ainfi j tous les fujets de la Ville de Bd/e font ferfs. Il faut cepen dant rendre juftice au Gouvernement, & avouer que ce droit n’eft prefque plus qu’un vain nom, & que ce peu ple jouit fous les dehors de l’efclavage d’une liberté plus grande que les Citoyens mêmes de certains Etats libres. Auffi l’aifance de ces payfans eft en général bien grande, & ils font eux - mêmes les auteurs de la plupart des maux qu’ils fouffrent. Ils n’ont en quelque façon qu’à fe louer de leur Souverain , qui ne peche envers eux qu’en leur envoyant fouvent des Baillifs & des Officiers ignorans & incapables. Mais c’eft-là un vice attaché né ceffairement à la Démocratie. Les Bailliages les plus proches de la Ville font plus heureux à cet égard que les autres. On vient de voir un précis fuccinêi de 1 état de la Ré publique de Bâle qui, quelque petite quelle fiait, ne Iaiffe pas de mériter l’attention du Philofiaphe modefte , tandis qu’elle doit s’eftimer fort heureufe d’échapper à celle des politiques ambitieux. L’Auteur du Mémoire dont nous avons fait ufage, a cru y obferver bien des fautes effentielles. Il prétend que toute fa conftitution repofe fur une bafe défeélueufe qui eft la diftribution difi Aaa 2