DE LA SUIS S.E. toutes les ' claffes des Citoyens ffont reléguées dans les moindres , SC la fureur du jeu y efl prefqù entièrement éteinte. On a cru vbferver que la jeunejje inclinoil vers un genre de vie oJ]è%_ dijjipé , mais cette diffipatiort efl plus décente que ne l’ctoit celle du vieux temps. Le goût du bon SC dtv vrai ne peut s'infirmer che^ un peu ple , fi celui de iagréable SC du beau ne lui en facilite i entrée. Les mœurs du petit peuple font à-peu-près les mêmes par-tout, elles fe diftinguent à Bâle par un certain orgueil national, par un mépris indécent pour les étrangers, & par une certaine rudeffe qui peut être l’effet de l’indépen dance. Un mal plus grand encore , c’efl: que l’induftrie , qui ne connoît point de bornes chez les Négocians de cette ville , eft très-foible chez une partie conlidérable de Tes artifans , ôc que ces derniers connoiffent encore moins la parfimonie ôc la frugalité. Les reffources nuifibles que leur fournirent un hôpital très-riche, des aumônes bien fortes & mal répandues par l’Etat ôc par les particuliers, & fur tout nombre de petits emplois ■> la plûpart vils ôc indignes d’être exercés par les Citoyens d’une viile libre, en font les caufes principales. La confticution n’y con tribue pas peu non plus. Il faut pourtant obferver que parmi ce qui efl: peuple ailleurs, on trouve ici bien des familles ôc bien des perfonnes refpechbles. C’efl: l’avan tage de la liberté d’élever les âmes, ôc de rendre les con ditions les plus baffes, fufceptibles de fentimens les plus fublimes. La religion réformée efl: la religion dominante de l’Etat de Bâle. L’Eglife y eft comme dans tous les pays Protef- Tome mi. A a a