3 }6 TABLEAUX V & habiles, patiens & très-laborieux. Les Ouvrages s’y » font à bon marché, & par-là le débit en eft moins difficile. » Beaucoup de mains font occupées, & une (6) partie » des Colons du pays, dont l’agriculture peut fe paffer, » trouve avec le petit bourgeois à travailler à fa fub- » finance ; on voit fur-tout beaucoup de pauvres enfans » qui feroient encore trop foibles pour les ouvrages de » la campagne, qui font dreffés dans les différentes » branches des manufactures à une application qui les » accoutume de bonne heure à fe rendre utiles à la fociété > » & qui développe en eux des difpofitions & des talens » qui j fans ces véhicules , feroient reliés cachés. Il eft » certain , malgré le préjugé affez généralement reçu > » que les manufactures, les fabriques & le Commerce, » vivifient le génie d’une nation, & lui donnent les » moyens d’augmenter les progrès des Arts & des Sciences. » Zurich eft remarquable par deux réformes, l’une dans » la religion, l’autre dans le goût; & MM. Bodmer ôc » Breitinger fe font affurément rendus auffi recomman- (6) En général prcfque tous les ouvriers des manufactures de Zurich font étrangers, 8c la plupart François, Catholiques ou Réformés. On n’y occupe que le moins poflible les fujets du Canton, parce qu’on fent la néceffité de les employer aux ouvrages de la campagne, pour la fubfiftance de la ville, 8c pour perpétuer en eux la force des bras. Les gros Négocians n’ufent pas de la même réferve pour les Cantons 8r pays voifins où ils emploient, par divers commiffionnaires, les habitans à filer du coton à un prix encore pins modique que celui qu’ils donneroient aux fujets. Les com- miflionnaires qu’ils foudoyent, la plupart de ces Cantons mêmes, augmen tent tous les jours la multitude des fileurs , au détriment de l’agriculture , 8c de la conftitution mâle 8c vigoureufe qui difiinguoit autrefois les colons. Je dois ces obferyations à un Suiffe, impartial ûbfervateur de fon pays.