DE LA SUISSE. 3J3 où ces peuples fe trouvent, il leur eft toujours plus fa cile de repoufler les invafions, que de faire des conquêtes. Cependant, dès que le premier vœu des hommes pour la liberté eft fatisfait, l’ambition de dominer à fon tour fe gliffe dans leurs cœurs. Cette contradiction de principes fe reconnoît dans l’hiftoire de toutes les Républiques , & même dans celle des Démocraties. A l’époque de 1781 , où nous avons ( 66 ) décrit le Gouvernement de Genève , nous l’avions placé dans la clalfe des Démocraties de la Suilfe. Les troubles d’alors, fomentés par des Démagogues impérieux , lui avoient prêté cette forme. Mais l’heureufe révolution , arrivée au mois de Juillet 1782 lui a donné la conftitution (67) d’une République arijlo - démocratique ; ainfi nous ren voyons le tableau moral de Genève à la feClion fui- vante , où nous parlerons des mœurs des Etats helvéti ques qui ont plus ou moins cette double forme de Gouver nement. On a efquiffé par une forte d’anticipation le tableau moral de la petite République de Gerfau à l’article (58) de fon Gouvernement. {66) Titre XXXIII, feft. io. , (67) Edit de pacification , préfente' par les Puiflances garantes ( la France, la Sardaigne & Berne ) à la République de Genève, & agréé au Çonfeil général le 21 Novembre 1781, in-iz. (68) Titre XXXIII, feél. 11. Tome VIII,