34^ TABLEAUX » vantes mêmes rendoient leurs fervices embarraffans. » Vous pouvez m’en croire; elles font jolies , puifqu’elles » m’ont paru l’être. Des yeux accoutumés à vous voir font » difficiles en beauté ». » Pour moi, qui refpeéte plus les ufages des pays où » je vis que ceux de la galanterie , je reçevois leur fer- » vice en filence avec autant de gravité que Don Qui- » chotte chez la Ducheffe. J’oppofois quelquefois en fou- » riant les grandes barbes & l’air groflier des convives » au teint éblouiffant de ces jeunes beautés timides, qu’un » mot faifoit rougir , ôc ne rendoit que plus agréables* » Mais je fus un peu choqué de l’énorme ampleur de » leur gorge qui n’a dans fa blancheur éblouilfante qu’un » des avantages du modèle que j’ofois lui comparer. — » Je remarquai auffi un grand défaut dans l’habillement » des Vallaifannes : c’eft d’avoir des corps de robe fi » élevés par derrière qu’elles en paroiffent boffues ; cela » fait un effet fingulier avec- leurs petites coëffures noi- » res , 6c le refie de leur ajuftement qui ne manque au » furplus ni de fimplicité ni d’élégance. Je vous porte » un habit complet à la’Vallaifanne, ôc j’efpere qu’il vous » fera bien ; il a été pris fur la phrs jolie taille du pays. » -— Tout me rappelloit à vous dans ce féjour paifible, » ôt les touchans attraits de la nature, & les moeurs fim- » pies des habitans , & leur fageffe égale ôt fure, & l’ai- » mable pudeur du fexe-, & fes innocentes grâces ; & » tout ce qui frappoit agréablement mes yeux ôt mon » cœur , leur peignoit celle qu’ils cherchent ». Ce tableau eft délicieux fans doute ; on y ajoutera que les mœurs du peuple ôc celles de la nobleffe ôc des pre-;