334 TABLEAUX bre de nobles pauvres, qu’en aucune contrée du monde ; qu’ils travaillent à la terre, & que cependant, au milieu de leur indigence, ils vantent leur noblefle. En parlant des ufages particuliers aux Grifons , il dit que, lorfqu’ils veulent faire dans le carnaval des parties de danfe, ils marchent en troupe par les villages, étant mafqués & ar més de toutes fortes d’inftrumens de défenfe. Dans ces promenades , ils plient leurs corps à des attitudes , tan tôt gaies , tantôt graves ; ôc enfuite ils prennent par la main les femmes , & frappent avec gaité la terre. Luc de Linda affure qu’après cette cérémonie les Grifons croiènt qu’ils auront une année fertile. Les moeurs des Grifons , telles qu’elles étoient au com mencement du dix-feptieme fiecle , ont été décrites par Charles Pajchal dans la (48) relation de fon ambalTade près de ces peuples fous les régnés de Henri IV & de Louis XIII. On en trouve aufii une exquilfe dans divers Ouvrages (4*?) du Chevalier Fortunat S prêcher qui, Grifbn de nailfance , ôc Magiftrat d’une rare expérience, connoif- foit très-bien le génie de fa nation. Les Grifons d’aujour» d’hui font aulfi vaillans & auffi rufés que leurs ancêtres, mais leur éducation eft plus maniérée par les fervices mili taires & les voyages. (48) Legatio rhætica Parif., 1610 , M. Jean-Jacques Fifcher, en a donné une traduction en allemand , à Coire, 1781, irt-8°. (49) M. Henri-Louis Leehmann a publie'à Coire en 1780, ira 8., avec des notes curieufes, une traduction en allemand de la continuation de l’hiftoire des Grifons, depuis 1619 ju(qu’en 1644, écrite en latin par le Chevalier Sprecher. J’ai marque' ailleurs les autres Ouvrages de cet Hif- torien.