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DE LA SUISSE. 333 cce plus loin dans le pays des Grijons, qu’en Hollande même. Les Grijons (aj.(?)gardent un certain milieu entre les Suif* fes & les Italiens , ils font un peu plus vifs que les Suilfes , & tiennent cette qualité du voifinage de l’Italie. Mais ils l'ont plus francs ôc plus ouverts que les Italiens , ce qui les approche du caractère des Suilfes. La liberté, dont ils jouilfent, les rend gais, hardis , courageux , tiers. Mais elle eft auiïi la caufe que le peuple , qui, en tous lieux, abufe de tout, eft farouche, emporté & infolent : ils font extrêmement jaloux de leur liberté. L’hiftoire des Grijons nous a confervé les plus grands traits de valeur , mais en même temps on trouve dans les annales d’Italie, d’Alle magne , d’Angleterre & de France , quelques faits qui ne font pas à leur gloire. Mais, comme l’a dit très-bien un moderne : Quelle nation n’a pas eu Jes vertus SC fes vices f fes héros SC J'es moriflres. Luc de Linda (47), qui écrivoit en 1655 , reproche aux Grijons l’âpreté de leurs mœurs , il prétend qu’ils font orgueilleux & qu’ils méprifent les autres nations de l’Uni vers , au point qu’un Ambaffadeur avoit dit de leur pays: O vallées de mijere , SC montagnes d’orgueil , bienheu reux ceux qui ne font pas vu , SC font cru. Le même Auteur ajoute qu’il y a dans ce pays un auiïi grand nom- thechnologie, à la-politique 6c aux fciences came'rales, féconde partie, Gottingue, 1780, in-ix. (46) Etat & délices de la Suifle, tome IV, p. 86, derniere édition. (47) Defcriptio orbis fr omnium ejus rerutn publicarwn, p. 7°r > Lugduiii Batavorum, in-B. t cum jig.