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316 TABLEAUX Le luxe a auffi pénétré dans le Canton d’ Apperr^ell f & particulièrement parmi les Réformes. Mais ce n’eft pas la vie paftorale, ainfi que l’obferve M. Ra/nond qui l’a introduit; il doit fes progrès aux différentes branches de commerce qui y ont apporté l’aifance & même la richeffe. II eft bien difficile de croire que la vie paftorale amer e le luxe. Les Bergers des Alpes que l’immortel Raller a chantés, n’ont encore jamais été attaqués du defir d’avoir de riches ameublemens ; ils ne favent ce que c’eft que l’élégance faftueufe des bâtimens. J’ai dit que les Appen^ellois font fujets au mal (?8) du pays , en allemand heimweh, forte de noire mélan colie ou de langueur, qui attaque par degrés les monta gnards, & particulièrement ceux de la Suifle, lorfqu’ils font hors de leur patrie. Les effets de cette maladie, pro duite par le vif regret de ne plus être dans fon lieu natal, & par le defir immodéré de le revoir, font fouvent affez funeftespour caufer la mort. On en a vu de fréquens exem ples dans les régimens fuiffes , parmi les jeunes recrues , nouvellement forties des montagnes, particulièrement de YAppeniell, de l’Enthbuch de I.ucerne, de YOber- Land de Berne , de la Gruyere de Fribourg, &c. Mais lorfque l’on voit que le mal augmente, en defléchant le (38) Jean-Jacques Barder, de Bâle, Dijlertatio de Ncjlalgia, Bafileae, 1673 , in 4 0 . Jean-Jacques Scheuch^er, de Zurich . Hift• Nat. de la Suijfe, tome I, p. 86- ÿi & 470, Zurich , 1646 , in 4 0 , avec fg., en allemand. Diflertation fur la maladie du pays, p. 113 > dans le Journal etranger, Oâobre, Paris, 1758, in-u , Sic,