DE LA SUISSE. 3 î 3 » rai plus d’état de la fincérité que de la politefle , ils n affichent vis-à-vis des étrangers l’amitié & toutes les » offres de fervice; & lorfqu’ils vivent hors de leur pays » avec des peuples civilifés, ils contractent une maniéré » de vivre louable. Ils font aétifs & habiles dans le corn- » merce & le trafic, Ôt la plus grande partie du temps » avec probité & candeur. On trouve néanmoins que ces » qualités , autrefois fi générales dans ce peuple , font » éteintes dans quelques-uns de fes individus. Ils ont fou- » tenu par beaucoup d’aétions la réputation de leur va- » leur, tant au dedans qu’au dehors ; ils font unis enfemble, » & difficilement un Appen^ellois trahira un de fes compa- » triotes, quand il eft chez l’étranger. Les femmes font » très-fécondes. Mais comme le pays ne pourroit fuffire » à la nourriture d’une fi grande population , beaucoup » d’Appenzellois vont dans les pays étrangers , ou entrent » dans le fervice militaire ; ainfi ils ont toujours mérité » d’être réputés une nation martiale. On oblèrve que, quand » ils ont été une fois au feu, & qu’ils ont vu répandre le » fang , ils en deviennent d’autant plus acharnés, & ne » favent ce que c’eft que de fuir. Mais un grand nombre » d’entr’eux eft fujet au mal du pays que les Médecins » modernes nomment la Noflalgie (36) ou la JVoflomanie, » qui les enleve fouvent dans la vigueur de l’âge. On a> » tribue la caufe de cette maladie à un air fubtil & délié (56) La NojlA’gie, ce mot a pour racines deux mots grecs qui fîgnifient retour dans la patrie, & le chagrin d’en être abient. La noftovanie dé/ïgne un de'rangement du cerveau, cccafionne par les obftacles qui empêchent le retour dans le lieu natal. La phUopairidomanie motive le même délire» Ss 2