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322 TABLEAUX A cet aveu , tout le peuple , attendri jufqu’aux larmes, & plein de refpect pour les vertus de fon Pafteur, lui lit les inftances les plus prenantes pour l’engager à garder fa place , ôc ils lui déclarèrent tous d'une voix unanime qu’ils lui confirmoient le titre de Curé , ôc l’obligerent enfin par leur emprefTement à reprendre les fondions de Paf- teur. Pour dépeindre les moeurs des Appen^ellois, j’emprun terai la plume d’un Minijlre de leur pays, dont je traduirai le texte allemand. Gabriel Walfer } Pafteur de la Paroifle Zum-Speicher y a donné , en 174.0 , une Chronique (3J) du Canton d' Appetvgell, dans laquelle il déciit les mœurs , la nourriture 3 la conftitution perfonnelle , l’ha billement , la langue 6c le commerce des habitans de ce pays. « Les mœurs de ce peuple, dit cet Hiflorien i ne font pas » uniformes , elles dépendent principalement de l’édu- » cation. Ceux que l’on inftruit avec foin appren- » nent à bien vivre, les autres confervent l’habitude de » vivre fans gêne 6c en pleine liberté. Ils font ordinairement » diflimulés , malins, rufés , laborieux , vaillans , 6c fans » contrainte. On trouve parmi eux d’heureux génies , pro- » près à apprendre toutes fortes d’arts ôc de fciences , 7) ôc même à faire des inventions utiles. Leur maxime » favorite eft de fe montrer fouvent idiots ou (impies , « dans les vues de fonder les autres , ou pour favoir » régler leurs allions. Et quoiqu’ils faffent en géné- ($5) A Saint-Gall, in-8., avec fig., p. 37-41 , en allemand.