DE LA SUISSE. de la Suifle, leurs Auteurs ou par délicatefîe ou par igno rance , ont craint de l’entreprendre ; parmi ceux qui ont eu le courage de l’efquifler , on loue ( 11 ) Afcagne, Marfus ou Mar/î, de Milan, envoyé de l’Empereur & du Roi d’Ef- pagne en Suifle depuis 155 5 jufqu’en iyyp. Entr’ autres articles, il traite de l’origine des Suifles, il traçe leur conf- titution phyfique, & l’éducation de leurs enfans. Les articles delà nourriture & de la boiflon de ces peuples, ceux de leur naturel laborieux, des maladies auxquelles ils font fujets, & des remedes dont ils ufent pour leur guérifon, font travaillés avec foin. Maijl parle aufli de la Noblefle qui fe trouve en Suifle, de la bonne foi des Habitans & de leur fidélité à remplir les traités ôt les alliances, il n’oublie pas de noter les vices, les défordres & les abus qu’il a dé couverts dans laNation; il décrit l’habillement desSuifîes, & fait un magnifique éloge de leur valeur militaire. Voici comment il cara&érife l’égoifme qui dominoit alors les in dividus. Nous traduirons littéralement fes paroles :«L’ava- » rice & l’intérêt perfonnel ont aufli pris racine dans ce » pays, quoiqu’on ne les y eût connus que très-foiblement » il y a quatre-vingt-ans ; mais nous avons parlé ci-devant » des abus qui ont altéré l’ancienne fimplicité ou la can- » deur de ces peuples ; leurs liaifons avec les Princes » étrangers qui les recherchoient en ont été la caufe. Et (ii) M.de Haller nous a fait connoître dans fa Bibliothèque helvétique, tome IV, p. ?2'37 , la relation de Marfus & la verfion qu’en^avoit faite en allemand dans l’anne'e iç88 , le Chancelier de Lucerne , Renouard Cyfat ; cette tradu&ion mériteroit d’être imprimée avec un fupplément du tableau moral de notre tems. Tome VIII. Kk