T A B L EAUX 254 I. Mœurs dans les Etats Arijlocratiqucs de la Suijffe. Le devoir d’un voyageur dans la relation qu’il donne au Public, doit-être le même que celui de l’rliftorien ( 1 ) : il aura pour première réglé, celle de ne vouloir dire rien de faux, & pour la fécondé, celle d’ofer dire la pure vérité, afin de n’être pas taxé de partialité & de diflimulation. (2) S’il blâme, il doit le faire fans aigreur & fans obftination, & fi on le critique, il doit fe préparer fans paffion à la cenfure. Je voudrois auiïi dans les voyageurs un extrême fcrupule, lorfqu’il s’agit de rapporter les chofes qui bleflent la pureté des mœurs. C’eft ainli qu’écrivoit Paufanias (3), il n’ofe point mettre fous nos yeux les facrifices no&urnes que la (0 Cicéron fixe ainfi Ie c devoirs d’un Hiftorien : Qu's nefcit primam ejfe Hijloria legem , nequid falfi dicere audeat ? Deindè nequid ven non audeat i Ne qui fufpicio gratiæ fit in jcribendo i Ne qui fimultatis ! ( De Orat. lib. II, cap. IX & XV). (2)Cicero, Tufcul. i. Et refelli fine pertinaciâ, 8c refelli fine iracundiâ parati fumus. (j) Savant Hiftorien 8c Orateur grec dans le deuxieme fiecle , fouse régné d’Antonin le Philofopke. Il nous relie de lui une excellente Defcription de la Grèce. en dix livres, dans laquelle on trouve non-feulement la fitua- tion des lieux, mais auffi les antiquite's 8c tout ce qu’il y a de plus curieux 8c de plus inte'reffant à favoir fur l’ancienne Grèce. La meilleure édition grecque-latine de Paufanias, eft celle de 1696, in-folio, avec les notes de Kunhius. L’Abbé Gedoin en a donné une traduction françoife, Paris, 1731, en deux volumes in-4 0 .