246' TABLEAUX » des Républiques ,-c’eft la petite (fe des • cifricis, Les Ma* » giftratures populaires rie réuffiftent pas ordi nairement » à conduire (13) une étendue de pays fort conlidérable. » Four bien faire , il ne leur faut qu’une ville & quel- » ques villages de dépendance, & quand leur diftrift s’étend » davantage , ils en négligent les extrémités. Ils favori- » fent ce qui eft plus proche. Ils excitent des jaloufies, » entre les villes d’égale force , ils afpirent à la tyran- » nie ; & telle a été en Italie la caufe de tant de Répu- » bliques tyrannifées par leurs Magiftrats. D’ailleurs les » foins multipliés font plus fréquens & plus allidlis fur » un objet de peu d étendue. Les intérêts réciproques fe » combinent mieux; les contrariétés font moine confidé- » râbles. La SuilTe eft un pays de toute égalité entre » les citoyens , & s’il y en a un au monde où on ait » égard au mérite dans les Elections , on die que c’eft » celui-là. Le mérite s’examine avec bon fens , ôt par des » fenfations plus phyfiques que fpirituelles ; c’eft là toute » la pénétration de ces peuples ; nous ne la leur envions » pas , peut-être nous ferviroit elle mieux que ce que nous » appelions Jagacite ». ( r j ) On dit que plufieurs Démocraties de la Suifle, plus mode're'es que les Ariftocraties, fe font refufees autrefois à des idées d’aggiandiflement, •parce quelles avoient pour maxime d’Etat, que plus elles auroient de terres, plus, il leur faudroit planter de hayes pour les enfermer ôc les mettre à l’abri des infultes de leurs voifins. Mais fi ces Démocraties euflent pu prévoir que les Etats arijlocratiques de leur Confédération , plus conque'rans ou plus habiles à profiter des circonftances , fe porteroient un jour à des vues d’aggrandilièment aux dépens de la Confiitution générale, fans doute elles euflent a leur exemple prolongé leurs limites, parce qu’il y a eu des temps oïl elles le pouvoient facilement, comme dans la guerre de Bourgogne, &c.