DE LA SUISSE. a 4 j La confédération helvétique , dit M. de ( 12 ) IF'atte~ ville ) , s’eft neureufement foutenue, malgré la bigarrure •des Gouvernemens , quoiqu’elle ait paru fouvent s’écarter des principes d’une politique réfléchie ; la fagefle & le bon fens , qui font le caractère eflentiel de la nation, l’ont toujours ramenée â fes vrais intérêts , & ont tellement af fermi fa conftitution , que la Suifle renferme aujourd’hui l’un des plus heureux pays du monde.' Voici comment M. le Marquis d’Argenfon dans fes Con- Jidérations fur le Gouvernement ancien SC préfent de La France, parle du Corps helvétique; « la Suifle , dit-il, » eft moins floriflante que la Hollande , le terrein eft » fort ingrat : les habitans en font aufli lourds, mais plus » grofliers ; l’efpritd’intérêt, ou , pour mieux dire , le dé- » faut d’imagination , rend les Hollandois inhabiles aux » Belles Lettres ; mais la grofliereté des Suiffes ne leur » laiffe qu’un inlîinét droit pour leurs affaires, nullement » pour le commerce. Ils ont toutes les vertus militaires en » partage , excepté celle du Commandement : aufli fe » vendent-ils pour la guerre & c’eft un des principaux » trafics qui jette quelqu’argent en Suifle. Si un tel pays » étoit condamné à appartenir à un Monarque, ce feroit » bientôt le plus miférabïe de tous les Royaumes ; & d’ail- » leurs les Suiffes ferviroient mal un Souverain qui les » conduiroit mal : c’eft ce qu’ils ont fait voir lorfqu’ils » ont fecoué le joug. En quel pays trouve-t-on des monta- » tagnes cultivées jufqu’au fommet ? La feule liberté inf- » pire le travail. Ce qui perfectionne encore fintérieur ( 11 ) Hiftoire de la Confédération helvétique.