242 • TABLEAUX » ufage eft pratiqué parfaitement dans les Cantons. Un » Apologifte banal peut y trouver une noble rudefle ; » moi, je n’y vois que de la brutalité , & une injure aux » loix de tous les pays. — On ne fe doute pas jufqu’où » cette vexation & cette -âpreté , contre lefquelles je me >» recrie , font portées dans l'intérieur des montagnes. » On eft tout étonné de retrouver la rapacité du traitant » dans ces antres que l’on croit habités par des hommes » grofiiers, robuftes, heureux, & ignorant jufqu’à l’ufage » pernicieux de l’argent. Un étranger qui les vifite eft une » proie : un écu qui forme les fait accourir. Eft-ce mifere » ou avarice i Lequel vaut mieux à cet excès » ? M. de Pe\ai eût■ dejiré de voir régner en SuiJJe la douce hojpi- talité, cette Vertu tant vantée des anciens. Mais en quel pays la trouve-t-on aujourd’ hui l Que ces fentimens com mencent par s’établir en France , cette nation qui donne , pour ainfi dire , le ton a toutes les autres de l'Europe ; le bon exemple gagne de proche en proche , SC je ne doute pas qu avec le temps il ne Joit imité en SuiJJe , en Alle magne SC ailleurs. Je réferve au Chapitre des Ufages les obfervations que M. de Pe^ai a faites (9) en Suiffe fur les barrières & fur les mendians} & à cet égard je ne puis le trouver blâ mable ; mais un feul paflage judicieux ne dédommage pas de la foule d’erreurs & de faulfes critiques répandues dans toute la relation de fon voyage, qu’il fembleroit n’avoir entrepris qu’avec la ferme réfolution de trouver le pays ridicule. Mais, pourfuit notre judicieux Critique, ce nétoit pas - (î>) p ag- 381 Cr fuiv.