i 3 8 TABLEAUX » loureufe , quoiqu’habituelle , de mille garottemens bar- » bares , obftruant les fources où l’enlant va puiler fa vie » » ôc l’amant le bonheur » ! M. le Marquis de Pe\ai , en décrivant la beauté de la ville de Berne, du dans un élan de ravijfe trient ( 6 ) , auquel Juccéde bientôt un ton de perfiflage. « Là des baltions & » des courtines font gardés par des foldars citoyens. Les » revêtemens bien entretenus ne permettent pas de dé- » couvrir là , comme ailleurs , la mifere de l’Etat dans les » remparts mêmes , défîmes à foutenir fa gloire & fa puif- » fance. On eft étonné de trouver dans l’Arfenal d’un » peuple pacifique un amas de trois cent pièces de canons » munis de tous leurs agrès , & des armes pour qua- » rante mille combattans ; mais , fi vis pacem , para » bellum, eft une devife trop fage, pour qu’un peuple » fage ne la grave pas chez lui. — Après le titre de Ré- » publique, une dts chofes qui m’a le plus rappellé l’an- » cienne Rome dans Berne moderne, ce font les bainsqu’elle » renferme,6t fur-tout la facilité qu ils offrent, aux amateurs » des galanteries hafardées. A mon paffage à Berne , la » ftruâure de deux monumens bien peu analogues occu- » poit les Archite&es du Canton. On bâtiffoit une halle » au bled & une falle de Comédie. D’une part, on voyoit » les jeunes Républicains preffer les travaux du nouveau » Panthéon ; de l’autre les magnifiques Seigneurs du » Confeil , graves , prévoyans & vieux , promenoient » leurs méditations ftoïques. Ils jettoient un douloureux » regard fur ces colonnes corinthiennes, deftinées à fou- (6) Pag. jji tr fuiv.